/image%2F1057512%2F20140623%2Fob_cad772_ututytytytyuyuyyuiui.jpg)
Geler les seuils de représentation du personnel pendant trois ans, voilà la dernière idée du ministère du Travail. « Si ça crée de l'emploi, tant mieux, sinon, on remettra les seuils en vigueur et on entendra plus l'argument patronal » dit le ministre. C'est donc que pour le moment on écoute l'argument patronal ! D'ailleurs, la loi du 14 juin 2013 permet déjà aux employeurs de repousser d'un an les élections des délégués du personnel ou l'établissement d'un CE ou d'un CHSCT quand le seuil de 11 ou de 50 est dépassé.
Que des entreprises ne recrutent pas pour ne pas dépasser les seuils, c'est une certitude. Mais que l'on sacrifie sur cet autel les normes de représentation des salariés est démesuré et, disons-le, contreproductif et ridicule. Contreproductif, parce que la vraie raison de cette résistance patronale tient à sa détestation du dialogue social et non à son coût. Ridicule, parce qu'avec un chômage frôlant les 6 millions, toutes catégories confondues, l'argument des seuils équivaut à combattre un raz de marée avec un seau.
Par les temps qui courent, maintenir et même renforcer le pouvoir des salariés dans les entreprises apparaitrait logique. C'était d'ailleurs le singulier argument des pouvoirs publics pour justifier la LSE (la sécurisation de l'emploi). Passerait-on maintenant du libéralisme à l'ultra-libéralisme ?