En préambule, la CGT rappelle que l’intéressement qui permet à la Direction d’engranger des gains de productivité importants en n’en redistribuant qu’une infime partie, répond également à l’objectif patronal récurrent d’extraire une partie de plus en plus importante des rémunérations aux cotisations sociales et fiscales.
De fait les sommes versées n’entrent pas dans le calcul de la pension de retraite et représentent un manque à gagner fiscal à un moment où les comptes de la nation sont uniquement regardés sous l’angle des économies à faire.
Cet accord n’a qu’un objectif : accroitre encore davantage la productivité dans notre usine, en augmentant de façon continue l’intensité du travail, sans la moindre prise en compte des dégâts collatéraux :
- L’augmentation de la pénibilité
- L’aggravation de la dégradation des conditions de travail, et de la souffrance qui l’accompagne.
L’accord d’intéressement est-il plus intéressant aux salariés ou bien pour la direction ?
Faut-il tout accepter ?
L’intéressement reste une prime aléatoire et n’oublions pas ce que le groupe dégage comme bénéfice, ceci est le fruit de notre travail tout simplement, il est donc logique que nous ayons un retour. Mais cette forme de distribution est néfaste pour nos salaires !
La négociation sur l’intéressement arrive bientôt à son terme et la direction se frotte déjà les mains sur la finalité de cet accord.
Aujourd’hui se tenait une négociation en centrale avec Saint-Vulbas sur les grandes lignes de l’accord intéressement.
La grande partie du sujet était porté sur « l’absentéisme », critère que la direction impose depuis plusieurs années et qui petit à petit se réduit au fil du temps grâce à la collaboration des autres organisations syndicales. On est en droit de douter sur les propos de certains élus surtout quand on entend « On ne voulait pas le mettre mais on vous a entendu ».
Certains sont plus à l’écoute de la direction que des salariés !
Même si la direction, sur sa dernière proposition, compte blanchir tous les arrêts maladies si le plan est atteint (c’est-à-dire faire les 305 millions de dentifrices…) avec un montant minimum garanti d’environ 1400€ (potentiel 2500€), si le plan n’est pas atteint la direction blanchira 5 jours d’arrêts maladie au-delà le montant d’intéressement sera déduit en fonction du nombre de jours d’absence. Rappelons tout de même, que l’accord d’intéressement est un accord triennal et donc pour les années 2015 et 2016, le plan sera en toute évidence bien supérieure à 2014.
Concernant le critère de l’absentéisme, la CGT est fortement contre ce système :
Pourquoi vouloir pénalisé financièrement une personne une fois de plus ; une personne qui est en arrêt maladie perd ses primes d’équipe, sa participation sera réduite, sa prime de vacance aussi et son treizième mois,
La précarité qui règne au sein de l’usine dégrade nos conditions de travail et peut avoir un lien avec certains arrêts maladies,
Le peu de moyen que l’on nous donne pour pouvoir faire notre travail, et si on a de la chance, une machine qui fonctionne correctement,
Le stress au travail, la pression exercée sur le lieu de travail, les exigences de plus en plus élevées de productivité, la concurrence accrue sur le marché du travail ainsi que la précarité et l’insécurité de l’emploi, les conditions de travail se sont durcies,
La démotivation par le manque de reconnaissance.
Pour toutes ces raisons, ce critère ne peut faire partie de cet accord
La direction avait les moyens de remotiver les salariés lors des NAO ; elle ne l’a pas fait maintenant elle compte sur l’intéressement pour relancer la machine !
Rien ne vaut le salaire, nous payons nos factures grâce à notre salaire, il faut augmenter les salaires à hauteur du coût de la vie.
L’intéressement ne doit pas compenser notre perte de salaire que nous subissons depuis plusieurs années.
Avec cet accord d'intéressement la Direction veut faire croire qu'elle "partage" ses richesses avec ses salariés. Mais qui le croit ? Un accord d'intéressement signé avec les organisations syndicales, c'est d’abord pour l’entreprise l'assurance d'obtenir une ristourne fiscale non négligeable.