Il aura fallu cinq heures de grève pour que Continental donne l’ordre son sous-traitant sur le site de Sarreguemines, Crealog-Manuas, de céder à 100 % aux revendications des ouvriers grévistes.
Chez Crealog, le patron voulait licencier le secrétaire du Comité d’Entreprise, CGT, trop combattif à son goût. Celui-ci avait déjà fait condamner trois fois la direction pour violation de la loi, et contestait la politque de l’entreprise. Il était un danger pour les opérations douteuses de transfert d’activité que Continental envisageait avec son sous-traitant. Du coup, il avait été mis à pied, en attente de licenciement depuis le 13 août.
Excédés, sans attendre la décision de l’inspection du travail, les ouvriers ont décidé de se mettre en grève à 100%, la quasi totalité des 72 embauchés ( en plus de la cinquantaine d’intérimaires) étaient présents ce mercredi 10 septembre depuis 6 heures.
La réception et l’expédition des pneus de Continental étaient bloqués, et en moins de quatre heures, en déjouant toues les manœuvres, les ouvriers obtenaient l’annulation de la procédure et le paiement des jours de grève.
Chez Manuas, les 23 salariés qui eux font les poudres pour le caoutchouc des pneus de Continental, avec le même patron, ont décidé, avec leur syndicat, de se mettre en grève en même temps que leurs camarades de Crealog.
D’abord en solidarité contre le licenciement et aussi pour une augmentation salaire et des mesures de sécurité. L’usine de Sarreguemines étant paralysé incessamment, à peine réglé le licenciement chez Crealog, le directeur de Continental est venu donner l’ordre au patron de Crealog-Manuas de céder.
Les ouvriers obtenaient 100 euros d’augmentation et des mesures de protection demandées.
Qui dira que les travailleurs, quand ils entrent vraiment en lutte, en prenant directement leurs affaires en main, n’ont pas la force d’imposer leurs revendications ?"