Tout un symbole. François Hollande a rendu visite ce jeudi en fin de matinée aux ex-Fralib à Gémenos (Bouches-du-Rhône) après avoir présidé, jeudi matin, la réunion de la Med COP à Marseille (forum de la société civile méditerranéenne), pour traiter de l'enjeu climatique, a indiqué l'entourage du président. «Je vous condamne à réussir, vous n'avez pas le droit d'échouer», a lancé le chef de l'État aux coopérateurs.
Le président de la République a dévoilé le nouveau logo de la coopérative qui porte désormais le nom de Scop-Ti (comme thé et infusion). Revêtant la blouse verte des salariés pour visiter l'entreprise, le président a goûté le fameux thé «1336», emblématique du nombre de jours de lutte menée face au géant Unilever avant de parapher les trois contrats d'embauche signés ce jeudi et portant l'effectif à 27 salariés.
Il a promis de servir ce fameux thé à ses invités de l'Elysée. «Ca tombe bien, le Premier ministre aime le thé donc on lui en servira. Beaucoup de mes visiteurs veulent du thé, donc ils sauront au moins d'où ca vient», a-t-il dit en souriant.
Les 57 ex-employés de la Scop-TI (T pour «thé», I pour «infusions»), parmi les 182 que comptait l'usine d'Unilever à Gémenos, ont sauvé eux-mêmes leur entreprise et récemment relancé la production sous la forme d'une coopérative. Ces derniers ont récemment repris la production et dévoilé le nom de leur marque: «1.336», comme le nombre de jours de lutte contre la direction d'Unilever, ex-propriétaire de leur usine de Gemenos, près de Marseille. Au 1er juin, Scop-Ti comptait 24 salariés en CDI avec l'objectif de monter à 50 salariés en 2016.
Les premiers paquets de thé et d'infusion à marque propre, qui seront en concurrence frontale avec Éléphant (Unilever), devraient être en rayons en septembre.
Soutien de Hollande pendant la campagne
Les statuts de la nouvelle entreprise Scop-Ti ont été déposés en août 2014 sous le nom de société coopérative ouvrière provençale de thés et infusions dans laquelle les salariés ont investi toutes leurs indemnités de licenciement (au total 177.00 euros). Le 28 septembre 2010, le groupe anglo-néerlandais Unilever avait annoncé la fermeture du site pour transférer la production des thés Lipton et des infusions de l'Elephant, une marque créée en 1896 à Marseille, à Bruxelles et en Pologne, ce qui impliquait la suppression des emplois.
76 salariés décidaient en septembre 2012 d'occuper l'usine, jour et nuit, résistant à plusieurs tentatives d'expulsion, assurant des tours de garde pendant les vacances par crainte d'un déménagement des machines. En mai 2014, devenus des symboles de la lutte contre les délocalisations, ils arrachaient à Unilever un accord de fin de conflit, d'un montant total de 19,26 millions d'euros pour pouvoir monter leur projet, une Scop.
Le projet avait été soutenu par le président de la république qui s'était rendu à Gémenos pendant la campagne des primaires présidentielles le 22 août 2011. En février 2012, il a participé à un meeting de soutien aux Fralib à Paris. Et il les a reçus à l'Elysée au début de son mandat le 31 août 2012.