Un employé de 49 ans des magasins Monoprix s'est pendu vendredi soir sur son lieux de travail à Bois-Colombes (Hauts-de-Seine) en laissant une lettre pour expliquer son geste.

Un employé de 49 ans des magasins Monoprix s'est pendu vendredi soir sur son lieux de travail à Bois-Colombes (Hauts-de-Seine) en laissant une lettre pour expliquer son geste. - Jacques Demarthon AFP
Les magasins Monoprix (groupe Casino) pourront ouvrir jusqu’à 22 heures dans les grandes villes à compter de janvier 2017, à la suite d’un accord signé par la CFDT et la CFE-CGC malgré l’opposition de la CGT et FO, a-t-on appris ce mardi de sources concordantes.

Cette mesure, qui existait déjà localement dans une quarantaine de magasins, concernera « plus d’une centaine de magasins dans les grandes villes, Paris, Lyon, Marseille, employant entre 40 et 60 salariés chacun », a précisé Steve Mars, délégué CFDT, première force syndicale de l’enseigne (39,73 %).

Sur la base du volontariat

Ouvert à signature jusqu’à mardi soir, l’accord a été signé vendredi par la CFDT et la CFE-CGC, selon Steve Mars, confirmant une information du Figaro. « Deux organisations syndicales ont signé », a commenté la direction, sans autre précision.

Parmi les « contreparties » obtenues, selon la CFDT, un « salarié travaillant déjà jusqu’à 21h, ne pourra plus se voir imposer de travailler jusqu’à 22h et ce travail de nuit se fera » sur la base du volontariat avec possibilité de réversibilité.

Une prime de 500 euros par an

L’accord prévoit par ailleurs la mise en place d’une majoration du taux horaire de base qui était en place uniquement pour la tranche de 21h à 22h et s’élevait à 25 %. Cette majoration continuera de s’élever à 25 % entre 21h et 21h15, passera à 50 % de 21h15 à 22h30 et à 70 % entre 22h30 et 5h, « une plage horaire exceptionnelle et qui ne sera que ponctuelle », selon la CFDT.

Une prime de 500 euros par an sera par ailleurs accordée aux salariés volontaires pour la garde de leurs enfants de moins de dix ans, et une prime de fermeture de 20 euros pour les cadres et de 15 euros pour les agents de maîtrise sera également attribuée, selon la CFDT.

Pour ce syndicat, cet accord « permet également d’harmoniser les contreparties au travail de nuit sur l’ensemble du territoire ». La CGT, non-signataire et FO, qui s’est abstenu lors du vote en CCE le 9 décembre, s’opposent au travail de nuit. N’ayant cependant pas la représentativité de 50 % nécessaire, elles ne pourront pas faire valoir leur droit d’opposition à cet accord.

« Les conditions de travail seront encore plus dégradées »

« Monoprix a inclus dans cet accord ce qui peut concerner tous les magasins, même ceux situés dans les zones touristiques internationales (les seuls autorisés actuellement à travailler après 21h, ndlr) alors que la loi Macron prévoit une majoration d’au moins 100 % des heures effectuées après 21h », a déploré Marie-Christine Aribart de la CGT.

« Les cadres et agents de maîtrise vont souffrir énormément, les conditions de travail seront encore plus dégradées, c’est un accord qui tire tout le monde vers le bas », a-t-elle ajouté.

Le collectif parisien de syndicats du commerce Clic-P qui regroupe les syndicats CGT, Seci-Unsa, SUD commerce et SCID, avait mis en garde la semaine dernière la direction l’accusant de vouloir conclure un « accord illégal sur le travail de nuit ».