Une soixantaine d’équipiers des restaurants McDonald’s de Soissons et Villers-Cotterêts étaient en grève à la mi-journée ce mercredi. Les salariés soutenus par la CGT et leur représentant national, Loïc Roldan, venu d’Elbeuf (Seine-Maritime), ont protesté bruyamment devant l’enseigne située dans la zone commerciale de Cora, à Soissons. Les grévistes réclament une hausse de salaire (13 € brut de l’heure, contre 9,76 € actuellement), un treizième mois et de meilleures conditions de travail (organisation des plannings, recrutement d’effectifs…).
D’autres revendications étaient cependant soulevées par les salariés comme l’explique Cathy, l’une des porte-parole des effectifs de Villers-Cotterêts : « Une de nos managers a été agressée verbalement par un client vendredi soir. Nous avons réclamé un agent de sécurité pour protéger le personnel mais on nous a répondu que ce n’était pas possible. » Le manque d’effectif récurrent – qui provoquerait une hausse de la charge de travail – et le temps partiel subi étaient aussi dénoncés par les manifestants.
Ce mouvement de colère fait suite aux licenciements de l’ancien directeur du site de Soissons (fin mars) et la semaine dernière (25 avril) de son adjointe. « Il y a un ras-le-bol de tous les salariés, commente une employée soissonnaise, et ces licenciements sans explication ont été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. »
Cette dernière, qui n’a jamais fait grève depuis son embauche il y a treize ans, assure que les deux dirigeants remerciés ont eu pour consignes de ne pas parler aux médias. L’une des deux personnes concernées que nous avons jointe par téléphone dans la foulée a en effet refusé d’évoquer son sort et la situation globale des salariés.
Dialogue au point mort
Rencontré dans la journée, Daniel Rapp, le responsable de la franchise qui comprend aussi les McDonald’s de Laon et Chambry, a également indiqué qu’il ne souhaitait pas s’exprimer à ce sujet. Selon l’une des porte-parole des grévistes, il aurait en outre exclu de rencontrer les salariés en présence des syndicalistes. Contactée par nos soins, la direction nationale de McDonald’s a pourtant affirmé, par la voix d’un responsable de la communication de l’entreprise : « La direction de McDonald’s est bien entendu attachée au dialogue social avec les salariés. Nous précisons par ailleurs en ce qui concerne les revendications que l’ensemble des équipiers recrutés au Smic bénéficient d’une revalorisation dès 10 mois d’ancienneté. »
Une autre journée d’action prévue mercredi 10 mai
Si les équipiers et managers de Laon et Chambry n’étaient pas en grève ce mercredi, il semble cependant qu’ils soient solidaires avec les grévistes. En repos ce jour-là, Rahim, un salarié laonnois, est d’ailleurs venu soutenir ses collègues : « Depuis un an que je suis en CDI, je vois les conditions de travail se dégrader. Nous sommes en permanence en sous-effectif et il m’arrive souvent de devoir être en même temps au guichet du drive et derrière le comptoir. On nous parle régulièrement de recrutement mais il ne se passe rien. Du coup, les clients s’impatientent, les équipiers s’impatientent et les managers s’impatientent. C’est le bazar ! »
Des salariés de Laon et Chambry pourraient d’ailleurs rejoindre leurs camarades lors du rassemblement qui est à nouveau prévu devant l’enseigne soissonnaise le mercredi 10 mai. Des salariés du Burger King basé à Vauxbuin ont d’ores déjà fait savoir à leurs homologues de chez McDonald’s qu’ils s’associeraient à eux ce jour-là.
Hervé Marti