J'ai appris, au journal du matin de France 2 de ce matin, qu'Emmanuel Macron envisageait de faire passer dans ses ordonnances que, désormais, le contrat de travail, la durée du travail, la santé ou la sécurité des salariés... pourraient être négociés au sein de l’entreprise. Autrement dit, tous les points qui sont fixés par le Code du travail, c'est-à-dire par la loi.
En conséquence, du fait qu'il existe un peu plus de 3 millions d'entreprises en France (sans compter les entreprises agricoles), cela signifie qu'il y aurait 3 millions de Codes du travail, c'est-à-dire... plus du tout de Code du travail ! Il s'agit là d'une façon hypocrite d'abroger le Code du travail sans le dire. On ne s'étonnera pas que Pierre Gattaz, le président du Medef, soit aussi enthousiaste. Ce serait ainsi la fin, en France, d'une institution plus que séculaire.
D'aucuns pourront ergoter sur la forme en prétendant que le Code du travail n'est pas abrogé, que des cadres généraux demeurent, mais c'est tromper son monde : le gouvernement a enclenché là un effet de cliquet irréversible. Dès lors, en effet, que certaines dispositions seront désormais du ressort du chef d'entreprises, les autres suivront inéluctablement.
Aucun journaliste ne l'a dit aussi crûment : pour éviter la mobilisation des syndicats et militants et partis de gauche ?
Je vous saurais gré de vos remarques, précisions, compléments et critiques.
AMD (Amis du Monde Diplomatique)
Tours
PAR EL DIABLO