Suite aux pressions et nombreuses interpellations de la CGT, dont celle du Secrétaire Général de la Fédération des travailleurs de la métallurgie, la direction de Supra, entreprise installée à Obernai (Bas-Rhin), a fini par céder en entamant une procédure de suspension du recours au Ministère du travail concernant le licenciement de deux élus CGT.
Cette procédure visait à contester la décision de la DIRECCTE qui refusait le licenciement de ces deux salariés protégés qui avaient mené une bataille exemplaire pour la défense des emplois.
Pour rappel, Supra, fabricant de poêles à bois et à granulés et de chauffages d’appoint à Obernai, était sous le coup d’un Plan de Sauvegarde de l’Emploi annoncé début 2017 qui devait aboutir à la suppression de 76 à 90 postes sur les 171. En avril 2017, les salariés et les élus avaient réussi à faire passer les mesures d’accompagnement de 200 000 à 1 250 000 euros ! Sur la somme, 500 000€ ont été attribués pour une prime additionnelle divisée équitablement par le nombre de salariés licenciés.
Un coup que n’a sûrement pas digéré l’entreprise détenue depuis 2011 par le fonds d’investissement français Perceva. Au final, ce sont 68 salariés qui ont été licenciés en mai dernier. Après quatre mois de retard, la direction a payé la prime de licenciement supplémentaire aux salariés licenciés de Supra. Ce montant de 6570 € a été acquis grâce aux mobilisations du personnel pendant le PSE (3 grèves et une manifestation devant le Tribunal de Saverne) pour exiger que Perceva paie.
"Depuis, nous avons découvert que Perceva, fonds de retournement, était très proche de la Banque Publique d’Investissement. Il n’y a pourtant aucune volonté de maintenir l’activité de l’entreprise, bien au contraire", explique Vincent Debats, délégué CGT chez Supra, qui fait partie des deux salariés protégés concernés à l’origine par le licenciement.
La direction a en effet réembauché avec des contrats précaires (CDD et Intérim) les salariés qu’elle avait licenciés. Ils font le même travail mais avec des salaires beaucoup plus bas et sans ancienneté, sans prime de transport, sans leurs acquis. La direction manipule également les horaires de travail en essayant de faire travailler des heures en plus sans paiement des heures supplémentaires.