AMIENS - Les négociations ont tourné court chez Whirlpool, dont l’usine fermera fin mai. Un sèche-linge a en effet été proposé. Les syndicats envisagent des actions.
« Ils ont pété des records au niveau des dividendes des actions cette année et on nous propose un sèche-linge », déplore Frédéric Chantrelle, délégué CFDT. Autant dire que « la réunion s’est mal passé » : « C’est du foutage de gueule après des années de bénéfices record. C’est indécent », tonne-t-il. « Si la direction ne revient pas vers nous, nous envisageons des actions. Nous demandons donc 700 euros mensuels avant que l’usine ne ferme. L’an dernier, on avait obtenu 4 %. Pour le collège des ouvriers, cela représente 80 euros pour un salaire de 2 000 euros brut », souligne-t-il.
Même son de cloche d’un représentant CGT : « On demandait 10 % d’augmentation avec rétroactivité à partir de janvier, avant que le site ne ferme. On se fout des gens jusqu’au bout ». Écœuré, le syndicaliste cégétiste lance même que le produit proposé par la direction est « un sèche-linge de mi-gamme d’une valeur d’une centaine d’euros, soit le coût de production. » Contacté, le directeur du site, Carlos Ramos, n’a pas donné suite à notre demande.
Ce mercredi en fin d’après-midi, une colère froide montait dans la zone de production, à tel point qu’une action du personnel est envisagée dans les prochains jours. « On réfléchit à une action en début de semaine prochaine, le temps que l’on s’organise et que l’on fasse le tour des salariés », prévient Frédéric Chantrelle. Un dernier baroud d’honneur qui ferait à nouveau mauvaise publicité au groupe Whirlpool, avant son retrait du site.
Pour rappel, la multinationale américaine a annoncé la fermeture de l’usine amiénoise en janvier 2017.La production sera cessée le 31 mai prochain après la délocalisation à Lodz, en Pologne. Nicolas Decayeux, un industriel picard créateur de la société WN, reprendra l’usine pour y lancer diverses productions (voitures électriques avec Secma, scooters électriques, casiers réfrigérés intelligents) au cours du printemps.
Le site Whirlpool, plus d’un siècle d’histoire à Amiens
Déjà en 2002, une machine à laver offerte aux salariés
Ironie du sort, le représentant de la CFDT du site amiénois Whirlpool, Frédéric Chantrelle, se souvient d’une situation comparable au début des années 2000, lors de l’abandon de la production des machines à laver dans l’usine d’Amiens. « C’était en 2002, au moment de l’arrêt de la production des machines à laver, la direction en avait offert une aux salariés », se rappelle-t-il.
À l’époque, Whirlpool Europe s’était lancé dans une restructuration de son site amiénois qui employait alors 860 salariés dévolus à la fabrication de sèche-linge et de machines à laver. La stratégie de l’époque consistait à rationaliser les productions en suivant le principe d’un produit par usine. En 2002, la production du site amiénois atteignait 730 000 sèche-linge et seulement 300 000 lave-linge.
COURRIER-PICARD
PAR CGT COMPIEGNE FACEBOOK