Le compte à rebours est entamé pour le Premier ministre, qui doit présenter mercredi en Conseil des ministres le détail des mesures annoncées ce lundi par le Président de la République : versement d’une prime exceptionnelle de 1000 €, défiscalisation des heures supplémentaires, annulation de la hausse de la CSG pour une partie des retraités et versement de 100 € aux salariés au smic dès le 1er janvier.
Sur ce dernier point, le gouvernement a décidé frapper un grand coup. Dans une longue interview accordée aux Echos, Edouard Philippe confirme le principe général : cela passera par « une hausse massive de la prime d’activité ». L’objectif est d’aller vite. « Dès le 5 février, la prime sera versée pour compléter le salaire de janvier et atteindre ainsi la hausse de 100 € », précise le Premier ministre.
Autre point important, la prime concernera également « les indépendants et les fonctionnaires dont les rémunérations sont proches du smic ». Ces derniers avaient amèrement regretté d’être totalement écartés du dispositif de mesures présentées par Emmanuel Macron.
Les CAF en première ligne ?
Reste une question de taille. Qui versera cette prime le 5 février ? La prime d’activité est du ressort des Caisses d’allocations familiales (CAF) qui versent ses prestations le 5 du mois suivant. Mais, en fin de semaine dernière, la Cnaf (Caisse nationale des allocations familiales), chargée du versement de la prime d’activité avait alerté Bercy, prévenant qu’il lui faudrait jusqu’à six mois de délai pour que la mesure de versement des 100 € puisse être effective (voir nos éditions du 15 décembre)… soit au mois de juin 2019.
De source gouvernementale, durant le week-end, « la Cnaf a pris cher pour se mettre en ordre de marche ». Mais dans son entretien aux Echos, le Premier ministre ne précise pas si ce sont bien les CAF qui verseraient dans les temps cette super prime d’activité. Ce week-end, Isabelle Rauch, députée LREM, a aussi évoqué l’idée « de verser la prime de façon rétroactive ». Impensable pour l’exécutif dont la priorité est que cette somme parvienne dans le porte-monnaie des Français concernés dès janvier, conformément à l’engagement présidentiel.
L’autre scénario, qui tournait ce week-end, serait de faire appel aux entreprises qui pourraient être chargées de verser directement ces fameux 100 € à leurs salariés, fin janvier, avant de déduire cette somme de leurs charges dans leurs déclarations mensuelles à l’Urssaf. Ainsi, leur trésorerie ne serait pas impactée par ce versement entièrement pris en charge par l’Etat.
Publié par anti-k.org