Les Gilets jaunes de l’Oise constituaient la grande majorité du cortège d’environ 150 manifestants qui dénonçait, ce samedi 13 avril, la loi anticasseurs en vigueur depuis deux jours.
Dans le cortège, les enceintes de la voiture CGT crachent Hasta siempre de Carlos Puebla, en l’honneur de Che Guevara, comme pour apporter à la manifestation de ce samedi 13 avril des airs de révolution. Environ 150 personnes sont réunies pour manifester dans Compiègne, au départ du cours Guynemer, contre une répression qu’ils jugent grandissante depuis la promulgation de la loi dite « anticasseurs », en vigueur depuis ce jeudi 11 avril.
« On arrive là à un degré de répression qui relève du jamais vu. Après les Gilets jaunes, ce sont les organisations syndicales que l’on va interdire », s’inquiète Sylvie Chorowicz, secrétaire de l’union locale Force Ouvrière (FO) de Compiègne. Son bureau s’est joint, comme le Parti communiste français (PCF) et certains Gilets jaunes, à l’appel à manifester au côté de la CGT. Le cortège ce matin-là est très jaune, et les gilets fluorescents beaucoup plus nombreux que les drapeaux des syndicats.
« On est en train de bloquer tous ceux qui vont vouloir s’opposer au gouvernement »
Présentée par le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner comme « visant à renforcer et garantir le maintien de l’ordre public lors des manifestations », cette loi inquiète les syndicats et des associations comme la Ligue des Droits de l’homme qui la jugent inutile voire liberticide. « La moindre personne qui aura le moindre problème maintenant ne pourra plus se dire qu’elle a le droit de manifester, de revendiquer. On est en train de bloquer tout ce qui est organisations, associations, tous ceux qui vont vouloir s’opposer au gouvernement », estime Jean-Luc Ory, représentant CGT.
Ex-policière et Gilet jaune
Le moment le plus fort de la manifestation a lieu à la gare, quand le cortège se fige face aux policiers alignés. Quelques manifestants entonnent des chansons légèrement provocatrices, puis le cortège repart. Suzanna, gilet jaune sur le dos, manifeste depuis le début. Pourtant, avant de travailler comme agent de sécurité, elle a servi 5 ans dans la police.« Les policiers suivent les ordres. Ils ont un devoir de réserve que moi je n’ai plus. Il faut des gens comme moi qui sont anciens flics, qui puissent dénoncer les dérives quand il y en a », estime la jeune femme, selon laquelle les autorités ont sévi ces derniers mois. « À l’époque comme policière, j’ai fait une manifestation sur Compiègne qui était encadrée, il n’y avait pas eu les gazages intenses comme j’en ai vus récemment sur Paris ou Beauvais », dit-elle. La manifestante ira quand même saluer ses anciens collègues, de l’autre côté du cordon.
Publié par FSC