Tel et la Une du journal La Marseillaise de ce jeudi 4 avril. Et l'article d'Amaury Baqué qui va avec:
"Face à la répression « gouvernementale et patronale », les militants de l’Union départementale CGT des Bouches-du-Rhône ont de nouveau défilé mardi à Marseille. Ils dénoncent un recours à la violence systématique.
« Non à la répression »... Comme tous les mardis depuis plusieurs semaines, les militants de la CGT se mobilisaient face à l’urgence sociale. La manifestation de mardi avait un thème bien particulier. Il y a 10 jours, des militants de l’UD CGT 13 étaient molestés lors de la manifestation antifasciste à Marseille, dont Lucas, placé en garde à vue par la suite. Au même moment, Geneviève Legay, militante d’Attac et de la CGT 06, était blessée par un policier à Nice. L’urgence sociale est bien là.
« Cette mobilisation est nécessaire. On entend qu’on est revenu au rythme de 1 000 suppressions d’emplois par jour comme sous François Hollande. Dans le même temps, ils interdisent de manifester », s’insurge Gilbert Benhamou, secrétaire général CGT Énergie Marseille.
Comme lui, les militants étaient venus rappeler leur droit d’exercer un syndicalisme d’opposition. Car la répression ne se limite plus aux manifestations. Le député Mohamed Laqhila, a récemment réclamé la dissolution de l’UD CGT 13 (lire également La Marseillaise du mardi 2 avril).
Une demande incroyable qui fait suite à une initiative des salariés de la centrale à charbon de Gardanne, qui sont intervenus dans une réunion publique organisée par LREM, la semaine dernière. Si cette volonté de faire taire le syndicat n’est pas comparable à la répression policière, cela reste « un signal fort qui décrit le climat global de tension », selon Frédéric Béringuier, secrétaire de la CGT activités postales 13. « On parle d’une fermeture d’usine et de centaines de personnes sur le carreau. La réponse du député met de l’huile sur le feu. Notre opposition au gouvernement, elle se fait sur le terrain. Mais le rêve des libéraux, c’est que nous soyons seulement des exécutants », développe-t-il.
Les militants n’ont d’ailleurs pas pu manifester devant la préfecture de police des Bouches-du-Rhône hier. Le bâtiment étant cerné par des brigades plus nombreuses les unes que les autres. « Quand quelque chose les gêne, ils veulent la dissoudre. Mais personne n’est dupe. Comme eux, nous sommes conscients de ce qu’il se passe », prévient alors Olivier Mateu, secrétaire général de l’UD, devant les cordons de CRS.
Les soutiens à l’UD CGT 13 affluent depuis l’arrestation de Lucas. Ils se multiplient depuis la prise de position de Mohamed Laqhila. Dans toute la France, de nombreuses UD et fédérations se disent solidaires des militants des Bouches-du-Rhône.
Tous ont prévu de participer à une manifestation nationale organisée le 27 avril à Paris. Les fédérations du commerce et des industries chimiques ont déjà confirmé leur présence. Tout comme l’UD 13, 94, 04, 59, 41, 66, 95 et du 18, signataires d’un appel à mener un front populaire. Front amené à s’élargir d’ici là.
L’ensemble des organisations, politiques, associatives, syndicales et gilets jaunes « qui refusent la dictature du capital » y sont conviées également. Un appel qui va dans le bon sens pour Gilbert Benhamou : « On a encore du mal à agglomérer les luttes. Il faut lier les salariés qui subissent aussi la violence dans les entreprises. Nous sommes tous logés à la même enseigne ». Des gilets jaunes étaient d’ailleurs présents, mardi."
Note de ma pomme: Oui, un front populaire des luttes cet non pas à un ersatz du front de gauche qui a conduit à une phénoménale impasse idéologique.
Publié par Le Mantois et Partout ailleurs