Depuis le début des années 2010, les caisses automatiques ont fait leur apparition dans la grande distribution. Aujourd'hui, la tendance va à la généralisation de l'automatisation des caisses, supprimant de nombreux postes de vendeurs pour maximiser les profits.
30%. C’est la proportion des caisses automatiques dans la grande distribution aujourd’hui en France. Un développement express, qui va en s’intensifiant, et qui connait un essor plus marqué ces derniers mois. Des espaces entièrement automatisés, où les vendeurs ont purement et simplement disparus, ont ainsi fleuri.
D’après Challenge , l’expérience la plus poussée se trouve au siège social d’Auchan, à Villeneuve d’Ascq dans le Nord. Un espace de 18 mètres carrés, entièrement automatisé et réservés pour l’heure aux salariés d’Auchan, est ainsi ouvert, sans aucun caissier ni vendeur. Carrefour devrait se lancer au siège social de Carrefour, à Massy, pour un espace automatisé de 50 mètres carrés. Le groupe Casino compte également trois supermarchés ouverts 24H/24, à Lyon, Marseille et Montpellier et trois Franprix qui le sont, uniquement en fin de semaine, à Paris.
D’un point de vue purement formel, le fait d’automatiser un travail souvent pénible et usant tant physiquement que moralement n’est pas « en soi » un problème, bien au contraire. Toutefois, l’objectif viser par les patrons de la grande distribution n’est en rien focalisé sur le bien être de leurs employés, : L’objectif est avant tout de maximiser les profits, en supprimant progressivement le métier de vendeurs d’une part, et en pouvant rester ouvert H24, 7 jours sur 7 d’autres part.
Même le journal Challenges, qui ne se distingue pas par son hostilité au grand patronat, est sceptique face aux arguments avancés par les distributeurs, qui assurent, par exemple, que « la disposition de caisses automatiques ne signifie pas moins d’hôtes de caisses. Pour le journal ultra libéral, les distributeurs « minimisent le sujet de l’automatisation » par peur que cette question « ne mette le feu à la poudrière, dans un climat post gilets jaunes encore explosif », appuyant leur propos par le fait que près de 300 magasin Auchan sont automatisés en Chine, et que Carrefour sort tout juste d’une vague de licenciement de 15 000 travailleuses et travailleurs en 2018.
Mais au delà de cette suppression de postes, c’est aussi sur les conditions de travail qu’une telle politique pourrait avoir de grandes répercussions. En effet, s’il apparaît évident que les effectifs devraient être durement touchés, il est tout aussi évident que le personnel ne disparaîtra pas entièrement, et que l’objectif est d’arriver à ce que les magasins soit ouvert « non stop ». Nettoyage, approvisionnement, gardiennage... La liste des métiers qui serait alors impactés par cette politique d’automatisation est bien longue. Une autre facette du capitalisme sauvage, cherchant à augmenter sans cesse ses marges, au détriment des conditions de travail de celles et ceux qui font « tourner la boutique ».
Publié par REVOLUTION PERMANENTE