Invitée sur BFM TV mercredi 19 juin, Muriel Pénicaud était venue défendre la réforme de l’assurance chômage, présentée la veille par le gouvernement et vivement critiquée par l’ensemble des organisations syndicales.
Interrogée sur le nombre de chômeurs qui ne seront plus indemnisés après la réforme, en raison du resserrement des critères ouvrant droit à une allocation, la ministre du Travail a confirmé le chiffre de la CGT : 250 000 personnes sur les 5,57 millions de demandeurs d’emploi. Mais pas d’inquiétude à se faire selon Muriel Pénicaud : « Aujourd’hui, sur le site de Pôle Emploi, il y a 688 000 offres d’emploi ». Surtout, chaque année, ce sont « 37 millions d’offres d’emploi » qui sont disponibles en France. Pour la ministre, les demandeurs d’emploi pourront donc toujours saisir une de ces opportunités.
Problème : selon un document de Pôle Emploi, l’agence publique n’a diffusé que 7,4 millions d’offres en 2018. Et à peu près autant en 2016 et 2017. Un chiffre qui regroupe les annonces déposées à Pôle Emploi mais aussi sur des plateformes privées comme Jobs Boards, type Monster ou Jobi Joba.
Contacté par Désintox, l’entourage de la ministre reconnaît une « confusion » de la part de Muriel Pénicaud : ce chiffre ne correspond pas aux offres d’emploi mais aux nouveaux contrats de travail signés en 2018. Il y ainsi eu 24 millions d’embauches en 2018 dans le secteur privé, dont plus de 70% concernent des CDD de moins d’un mois. Si l'on ajoute les contrats d'intérim (plus de 20 millions en 2018), on arrive même à un chiffre un peu supérieur à celui fourni par le cabinet de la ministre. Mais surtout à beaucoup, beaucoup de petits boulots.