En 2015, au moment du rachat de la branche énergie d'Alstom par General Electric, la direction de l'entreprise promettait la création de 1000 nouveaux postes en France, un projet soutenu par Emmanuel Macron alors Ministre de l’Économie. Ce 28 mai, au lendemain des élections européennes, c'est un plan de plus de 1000 suppressions de postes qu'annonce l'entreprise. Une nouvelle illustration des mensonges et de la violence du grand patronat.
Le géant américain General Electric, classé septième au rang des plus grandes entreprises mondiales en 2014, et dont la principale filiale européenne est en France, a racheté en 2015, la branche de l’énergie française Alstom. Cette année-là, à la tête du Ministère de l’Économie, sans l’accord duquel la transaction n’aurait pu se faire, nul autre qu’Emmanuel Macron, dont l’entrain pour la privatisation et l’aide aux patrons ne sont plus à démontrer, conseillé alors par Hugh Bailey, le nouveau Directeur général de General Electric France.
Clara Gaymard, alors vice-présidente de GE, déclarait en 2015 « Nous nous engageons à créer 1 000 emplois supplémentaires », « des emplois pérennes, des emplois durables, technologiques, industriels », avant d’assurer, en preuve de sa bonne foi « et si d’aventure nous ne le faisions pas, nous payerons des pénalités ». L’aventure a apparemment eu raison de ce projet, puisque le plan de rachat, fondé sur cette promesse de création de 1000 emplois, n’a pas été tenu par l’entreprise dont les bénéfices avoisinent les 100 milliards d’euros. Elle s’est donc acquitté de la bagatelle de 50 millions d’euros, une somme dont les chômeurs et les salariés licenciés n’ont bien sûr pas vu la couleur.
Pour la direction de General Electric, comme dit le proverbe, « les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent ». En effet, au-delà de ne pas embaucher, les salariés ont dû affronter des vagues de licenciements, comme ce fut le cas en Auvergne-Rhône-Alpes, avec la suppression de 345 postes (près de la moitié du nombre total de salariés sur le site à l’époque) dès décembre 2017.
La raison avancée par la direction de l’entreprise et le gouvernement pour appliquer ce plan : l’effondrement des commandes de turbines à gaz, qui obligerait GE à réduire considérablement les frais et l’activité de ce secteur. Un argument difficile à entendre pour les syndicalistes qui rappellent que le marché cyclique, ainsi que la situation financière du groupe, mais aussi la politique de l’entreprise en direction de ses actionnaires. Dans Le Monde, Quentin, chargé d’affaires au sein de la division gaz explique ainsi que le PDG de GE a fait, début 2017, « un emprunt bancaire afin de continuer à rémunérer les actionnaires à hauteur de 1 dollar par action. En un trimestre, il a distribué 147 % de nos bénéfices sous forme de dividendes ! ».
Pourtant, sous ce prétexte, ce sont aujourd’hui plus de 1050 postes qui sont menacés par un plan de licenciement massif. Cette dynamique impacte ainsi non seulement les salariés licenciés, livrés à la précarité, mais aussi les nombreux salariés des entreprises de sous-traitance travaillant pour General Electric en France, qui perdent leur travail à mesure que chutent les commandes.
Le gouvernement - Emmanuel Macron et son Ministre de l’Économie en tête – prétend être surpris et partager l’inquiétude des salariés. Pourtant si l’on peut douter que ce plan ait été inconnu de l’exécutif, on peut encore moins croire que Macron, principale artisan des lois de privatisation et des cadeaux fiscaux les plus généreux aux grandes fortunes et au patronat, soit choqué par un plan qui correspond parfaitement au sens de ses réformes.
Par ailleurs, cette affaire n’est qu’une nouvelle mise en évidence du lien indéfectible entre les grands patrons et les politiciens, unis dans l’exploitation des travailleurs et la recherche effrénée de profits. Une complicité parfaitement illustrée au travers des figues d’Emmanuel Macron et Hugh Bailey, tous deux collègues au Ministère de l’Economie sous François Hollande. En plus de parcours proches, les méthodes, elles aussi, tendent à s’uniformiser : des promesses de campagnes aux promesses patronales, qui s’envolent dès le moment de les appliquer, c’est tout un système capitaliste violent et dévoué à l’enrichissement des actionnaires aux dépens des travailleurs qui est à incriminer et contre lequel nous devons lutter !
Crédit photo : AFP.
Publié par REVOLUTION PERMANENTE