L'homme se plaignait de douleurs au cœur, mais le manque de personnel au service d'urgences du CHU d'Angers ce jour-là n'a pas permis sa prise en charge. La triste nouvelle intervient alors qu'un important mouvement de grève des services d'urgence du pays est en cours pour dénoncer le manque de moyens qui aboutit à ce type de drame.
Après le décès d’une femme de 55 ans sur un brancard dans une salle d’attente de l’hôpital Lariboisière le 18 décembre dernier, c’est un homme de 49 ans qui décède faute de prise en charge suffisamment rapide.
Selon Christian Lemaire, co-secrétaire du syndicat Sud au CHU d’Angers, L’homme « n’a pas pu être pris en charge rapidement, parce qu’il y avait un manque d’effectifs ».C’est d’ailleurs ce que le personnel des urgences du CHU d’Angers dénonce par l’intermédiaire de son comité de grève qui alertait, la veille du drame, « sur les conditions de travail et particulièrement sur le non remplacement du week-end à venir de collègues infirmières et aides-soignants absentes pour raison de santé (pour certains programmés depuis plusieurs semaines !) ».
Derrière la tragédie de ce décès se cache en effet l’ensemble des souffrances endurées en premier lieu par les personnels soignants, soumis à des cadences infernales, mais aussi par les patients qui voient se détériorer les conditions d’accueil, pouvant entraîner ce genre de drame.
Les causes de ce décès sont bien entendu les dysfonctionnements structurels induits par les politiques d’austérité et de réduction du personnel. Ces politiques de destruction des services publics, érigées en véritable religion depuis plusieurs décennies et présentées comme une nécessité absolue pour éviter de creuser les déficits, faiseurs de crises, sont en réalité un moyen pour le secteur privé de s’accaparer une partie des ressources publiques.
Car, en réalité, l’austérité n’a pour but que de rassurer les marchés privés ainsi que de ménager une place pour le privé en sabotant le service public et la qualité de ses prestations. La rentabilité à tout prix est un poison qui ruine la qualité des services et la vie des travailleurs. La grève exemplaire des services d’urgences montre la voie pour lutter contre ce paradigme capitaliste qui tire toute la société vers le bas.
Qui peut dire, en termes gestionnaires, combien « rapporte » un hôpital quand il sauve quelqu’un et lui permet de vivre et de travailler, ou quand il prévient les maladies avant d’avoir à les guérir ? Tout l’intérêt d’un service véritablement public est par définition général, et passe donc aussi sous les radars de la rationalité marchande qui ne peut jamais en rendre compte et qui s’obstine à lui nuire.
Crédits : Archives Ouest-France
Publié par REVOLUTION PERMANENTE