Alors que les moyens financiers et humains sont largement dégradés pour les hôpitaux et les services d'urgence, Agnès Buzyn, ministre de la santé, conseille dans une conférence de presse aux travailleurs de s'habiller léger, "pas comme en janvier" pour supporter cette hausse de température record. Un discours loin de la réalité de millions de travailleurs.
À l’école, au travail, dans la rue ou chez soi, la nouvelle vague de chaleur annoncée cette semaine se fait ressentir de plein fouet : selon Météo France, nous faisons face à des températures records, n’ayant parfois jamais été atteintes ces dernières décennies, frôlant les 40 ° C jusqu’à la Loire.
Face à cette canicule qui rappelle celle d’août 2003 où plus de 15 000 personnes sont décédées (principalement des personnes âgées), le gouvernement fait des annonces pour prendre des mesures, comme pour le brevet des collèges qui a été déplacé. Mais sur le plan de la santé, face à cette vague de chaleur qui pourrait s’avérer historique en France, le manque de moyens financier et humain laisse présager le pire, dans les hôpitaux et les services d’urgence.
Une bouteille d’eau et retourne bosser !
Lundi, dans une conférence de presse, Agnès Buzyn, ministre des solidarités et de la santé a invité à "adapter nos codes vestimentaires" tout en ajoutant :
« il ne faut pas hésiter dans une entreprise à dire qu’au-delà de 30° ça n’est pas nécessaire de s’habiller comme on s’habille en janvier. C’est du bon sens mais à un moment il faut acter que le climat est en train d’évoluer (…) et que nous devons adapter notre société ».
S’habiller "plus léger", une belle blague pour la majorité des travailleurs de nombreux secteurs, notamment dans les usines où une bouteille d’eau de 50 centilitres est le seul recours que le patron donne pour lutter contre la chaleur pour l’après-midi. Au ferrage, entre le port de la veste fermée obligatoire, contre les risques de brûlures, pour ceux qui soudent en chaîne toute la journée, les travailleurs ne peuvent jamais retirer leur masque. À la SNCF, les cheminots observent une température de 75°C dans une motrice de TGV en plein jour, qui baisse à 50°C la nuit.
La ministre de la santé évoque y compris la question des horaires, qui selon elle, devraient être adaptés à la situation brûlante d’actualité : « C’est la raison pour laquelle nous donnons des instructions aux différentes entreprises pour qu’elles adaptent leurs horaires, leurs façons de travailler, de façon à éviter au maximum les transports en commun. Toutes les entreprises qui peuvent faire du télétravail, il faut le favoriser ». Encore une fois, des paroles bien différentes des actes, quand les cadences ne baissent pas dans les usines, et que les "arrêts chaleur" sont d’un temps ridicule. Même de nuit, Météo France annonce des températures atteignant les 28 degrés vers une heure du matin dans le Sud Ouest.
À La Poste aussi, comme dans beaucoup d’autres secteurs, rien n’est fait pour traverser de manière saine les périodes de forte chaleur, le gouvernement et les patrons qui prétendent prendre en charge la canicule, sont bel et bien à mille lieues des réalités des travailleurs. Si le ridicule du ministre de la transition écologique ne tue pas (alors qu’il propose de défaire sa cravate pour mieux supporter la chaleur), traverser cette canicule dans une usine où il fait 40 degrés et que ton patron te dit "bois de l’eau... et continue de produire !", c’est ça, le vrai risque, quand nos vies valent moins que leurs profits.
Publié par REVOLUTION PERMANENTE