Ce que cache le report de la réforme des retraites
La tentation d’introduire des mesures d’économie compromet gravement le projet de retraite par points… et témoigne des fractures au sein de l’exécutif.
Le discours était séduisant. Les Français n’avaient plus confiance en leur système de retraite trop complexe, trop souvent rafistolé ? On allait leur en fabriquer un flambant neuf, forcément plus simple, forcément plus juste. D’ailleurs, il ne fallait pas parler de « réforme » des retraites mais de « refondation » ; le gouvernement allait dessiner « un nouveau contrat social », un « nouveau pacte intergénérationnel ». Durant des mois, le haut-commissaire Jean-Paul Delevoye recourrait à toute la force de ses convictions de gaulliste social pour en convaincre les partenaires sociaux.
Dormez tranquilles, futurs retraités ! Emmanuel Macron n’avait-il pas lui-même pris un double engagement durant la campagne électorale ? D’abord, que la réforme ne viserait pas à faire « des économies de court terme sur le dos des retraités ». Ensuite, que l’âge légal de départ allait être préservé ? « Nous restons à 62 ans, conformément aux engagements du candidat Macron », déclarait encore Delevoye, à l’automne 2018, dans un entretien à « l’Obs ».
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