Paris, le 26 juin. Des fonctionnaires du ministère du Travail ont manifesté contre les suppressions de postes. Le Parisien
Baisse d’effectifs et inquiétudes pour leur indépendance : la réforme de l’inspection du travail passe mal.
Quelques banderoles, un concert de sifflets et au final, un rassemblement plutôt paisible. Ce mercredi, près de 200 agents du ministère du Travail venus de toute la France se sont massés près du Conseil économique, social et environnemental (CESE), palais d’Iéna à Paris (XVIe), dès 8h30 pour protester contre les suppressions de postes annoncées courant juin par le biais de deux circulaires ministérielles. Dans la manifestation, organisée par une intersyndicale composée de sept organisations*, on comptait une majorité d’inspecteurs et inspectrices du travail, la catégorie de salariés la plus concernée par les réorganisations en cours.
« Nous sommes très inquiets car il reste déjà aujourd’hui moins de 2000 contrôleurs et inspecteurs pour contrôler les entreprises partout en France, nous avons du mal à remplir nos missions et voilà que l’Etat envisage encore de supprimer des postes », déplore dans le rassemblement Julien Boeldieu, secrétaire général de la CGT.
«On passe de réforme en réforme»
Près de 20 % des effectifs totaux des services du ministère auraient disparu depuis 2009, selon les syndicats et 1 000 postes – sur 9 000 actuellement – seraient menacés d’ici à 2022. En vrac, les personnes présentes dénoncent le risque de disparition de certains services – comme le service de renseignement du public en droit du travail ou encore les services dédiés à l’emploi-, la détérioration des conditions de travail mais aussi le risque de perte d’indépendance des inspections régionales du travail qui, avec la réforme, vont bientôt être rattachées aux préfectures. « On passe de réforme en réforme. Il faut s’adapter à de nouvelles missions, un nouveau Code du travail plus complexe. Nous sommes énormément sollicités par les salariés et nous ne pouvons pas répondre à toutes les demandes », constate aussi, amère, une inspectrice venue de Bordeaux (Gironde) qui préfère – comme tous ses collègues — garder l’anonymat, signe de la défiance qui se creuse entre les inspecteurs et leur direction.
De son côté, la Direction générale du travail (DGT) assure qu’elle « cherche des solutions pour maintenir l’indépendance des inspecteurs du travail et ne pas les placer sous l’autorité du préfet dans le cadre de la future réorganisation ». Un comité technique ministériel se tiendra le 16 juillet prochain pour tenter de mieux définir les contours de la réforme.
*CFDT, CGT, CNT, FO, FSU, Sud-Solidaires, Unsa.
Publié par Anti-K