Le saccage des emplois continue tandis que les dizaines de millions publics ( crédit d'impôt recherche et CICE, crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi) qui devaient soit-disant servir à l'emploi continuent eux à alimenter les versements aux actionnaires!
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Par Fanny Delporte
Le 8 juillet 2019
Ils s'opposent à la fermeture du bâtiment Sanofi à Alfortville et ils sont venus le dire « en force ». Lundi matin, des élus et des parlementaires du Val-de-Marne ont pris la parole devant le 3 digue d'Alfortville face à plusieurs dizaines de salariés rassemblés à l'appel d'une intersyndicale CFDT - CGT.
A l'horizon 2020 plus aucun ne travaillera là comme nous l'a confirmé lundi la direction de Sanofi. Précisant que le bâtiment d'Alfortville qui a ouvert il y a 30 ans « n'est pas un site en tant que tel. Vitry-Alfortville est un seul établissement dirigé par un seul comité de Direction. C'est donc la fermeture d'un bâtiment et non d'un site qui est envisagée ».
« Ce site existe et il est derrière moi », a expliqué au micro le maire (PS) de la ville Michel Gerchinovitz évoquant ces « 31 000 m2 qui seront laissés à l'abandon » et un « immense gâchis ». « Quelle est la stratégie ? », a interrogé l'élu.
Sanofi évoque un « plan global d'adaptation et d'organisation de la recherche et développement en France » mais aussi en Allemagne. Il porte « sur la suppression de 299 emplois en France, et le transfert de 189 postes entre les sites ». L'entreprise indique qu'il n'y aura « aucun licenciement économique. Chaque salarié se verra proposer un accompagnement individuel reposant sur des mobilités internes et des départs volontaires ».
« Des salariés resteront sur le bord de la route », estime pourtant le maire de la ville. Ce même message a été martelé tour à tour et sous différentes formes par le maire (PCF) de Vitry Jean-Claude Kennedy, le député (PS) Luc Carvounas, la députée (LFI) Mathilde Panot, le sénateur (PCF) Pascal Savoldelli… « Il faut qu'on demande des comptes, a lancé ce dernier. Demandez à être reçus au Sénat ».
Crédit d'impôts et enjeux de santé publique
Sanofi est la « troisième entreprise française la plus bénéficiaire, fait valoir la CGT. Elle touche chaque année plus de 150 millions de crédit d'impôt (CIR, crédit d'impôt recherche et CICE, crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi) ». « C'est nous tous qui payons », explique Laurent Ziegelmeyer délégué CGT chez Sanofi Vitry-Alfortville.
D'après l'organisation syndicale « Plus de 4 000 emplois » ont été « supprimés en France en 10 ans dans le groupe entre juin 2008 et juin 2018 ».
« Il y a de vrais enjeux de santé publique », ajoute Thierry Bodin, coordinateur CGT chez Sanofi. « On abandonne la cardiologie, la recherche sur la maladie d'Alzheimer pour se concentrer sur les médicaments à très forte valeur ajoutée ».
De son côté, l'entreprise indique qu'elle veut « renforcer sa capacité à mettre sur le marché des médicaments et des vaccins à même de transformer la vie des patients ». Et qu'en ligne « avec sa feuille de route stratégique », elle « recentrera ses activités de recherche, donnant la priorité à l'oncologie, à l'immunologie, aux maladies rares (y compris les maladies rares du sang) et les vaccins ».
Dans le Val-de-Marne, plusieurs milliers de personnes sont employées par Sanofi puisqu'à lui seul le site de Gentilly compte déjà 3 000 salariés. C'est ce qu'a rappelé en aparté l'adjoint (PCF) au maire de la ville Fatah Aggoune, venu apporter son « soutien » et exprimer sa « vigilance ».
Publié par FSC