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Syndicat CGT Unilever HPCI France

Publié le par Syndicat CGT Le Meux
Publié dans : #Notes d'information Cgt Unilever
Chine. Les protestations des travailleurs s’intensifient alors que l’industrie automobile chinoise se contracte

Par China Labour Bulletin

Il y a eu au moins trois protestations collectives des travailleurs de l’industrie automobile chinoise en difficulté au cours de la semaine dernière (22 au 27 juillet 2019), liées principalement à des licenciements massifs, à des arriérés de salaires et à des indemnités non payées.

Le 25 juillet, les employés de Hubei Meiyang Automobile Industry Co. ont organisé une manifestation pour protester contre «les licenciements illégaux, les arriérés de salaire et le paiement de compensation». Meiyang Auto, une start-up produisant des voitures avec «une nouvelle énergie» [selon les termes de sa publicité qui indique qu’il lui a fallu dix mois pour réaliser cela], se trouve dans la ville centrale de Xiangyang [ville préfectorale située dans le nord de la province de Hubei], elle avait lancé sa production depuis moins de deux ans avant de cesser ses activités.

Un jour plus tôt, les travailleurs d’Eastone Automotive dans le district de Pudong, à Shanghai, ont organisé une manifestation pour protester contre le non-versement d’environ 40 millions de yuans de salaires depuis le début de l’année. Les employés ont affirmé qu’ils étaient obligés de partir sans aucune compensation et ont fait appel au gouvernement local pour obtenir de l’aide.

Et le 23 juillet, les travailleurs ont organisé une manifestation pour exiger le paiement des arriérés de salaires d’un concessionnaire Cadillac à Taizhou, dans la province de Zhejiang, qui a soudainement fermé ses portes sans avertissement.

Depuis le début de l’année, la carte des grèves établie par China Labour Bulletin a enregistré 25 protestations collectives de la part des travailleurs du secteur de l’automobile, contre seulement cinq à la même période l’an dernier. Les protestations, principalement liées aux mises à pied et aux arriérés de salaires, ont eu lieu dans des usines d’automobiles, des usines de composants, des concessions et des centres de service, et même des agences de location de voitures

Le Financial Times a rapporté les 28 juillet 2019 [1] que les ventes de véhicules de tourisme en Chine ont chuté de 4% l’an dernier, à 23 millions, et qu’elles ont continué à baisser cette année, chutant de 14% au cours du premier semestre de l’année par rapport à la même période en 2018.

Les constructeurs étrangers ont été durement touchés par cette baisse, selon le journal, Ford et PSA (qui possède Peugeot) fonctionnant bien en dessous de leur pleine capacité. Les usines de Ford en Chine n’ont fonctionné qu’à 11% de leur production potentielle au cours du premier semestre de l’année, selon le rapport.

Selon les statistiques officielles, quelque 220’000 emplois, soit environ 5% du secteur automobile, ont été perdus depuis le début du ralentissement de l’industrie en juillet de l’année dernière. Alors que beaucoup ont été licenciés, il est convenu que beaucoup d’autres ont démissionné parce que les niveaux de production étaient si bas qu’ils ne pouvaient pas faire d’heures supplémentaires ou gagner des primes, n’obtenant que leur salaire de base qui était à peine suffisant pour vivre de leur travail.

Les travailleurs de l’automobile en Chine sont depuis longtemps à l’avant-garde du mouvement ouvrier en Chine, surtout à l’été 2010, lorsque les travailleurs des usines automobiles du sud de la Chine ont mené une série de grèves largement couronnées de succès pour exiger des salaires plus élevés. Plus tard, en 2016 et 2017, des milliers de travailleurs intérimaires de FAW-Volkswagen, dans la ville de Changchun, au nord-est du pays [capitale de la province de Jilin], ont organisé plusieurs manifestations pour réclamer l’égalité de salaire à travail égal. Ils ont remporté une victoire partielle à la fin de 2017, mais beaucoup disent que la réponse à leurs griefs n’est toujours pas complète.

Cette année, cependant, les travailleurs mènent surtout une bataille principalement défensive pour s’assurer que leurs droits légaux sont protégés face au ralentissement économique. (Article publié sur le site China Labour Bulletin, le 30 juillet 2019; traduction rédaction A l’Encontre)

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[1] Le Financial Times du 28 juillet 2019 explique sans détours la crise de surproduction (qui se traduit par les surcapacités de production, soit les capacités non utilisées) dans l’industrie automobile en Chine: «La contraction du marché chinois de l’automobile frappe durement les groupes manufacturiers étrangers, certaines entreprises fonctionnant à une fraction de leur production potentielle, ce qui fait craindre qu’un certain nombre d’entre elles soient obligées de quitter le plus grand marché du monde.

C’est PSA, propriétaire de Ford et de Peugeot, qui a le plus souffert, ses usines fonctionnant bien en deçà de leur pleine capacité, à des niveaux historiquement bas, en raison de la chute des ventes après le renversement de tendance de l’an dernier sur le marché automobile chinois, la première depuis près de trois décennies.

Les usines de Ford en Chine ont fonctionné à 11% de leur production potentielle au cours du premier semestre de l’année, selon une analyse du Financial Times des données de production de son partenaire en coentreprise Chang’an Auto. Les ventes de Ford en Chine ont chuté de 27% d’une année sur l’autre au premier semestre.

L’usine de PSA à Chang’an n’a produit que 102 voitures au premier semestre de l’année, selon l’association officielle de l’industrie automobile chinoise, ce qui signifie que l’utilisation des capacités est tombée en dessous de 1%. Son autre coentreprise avec Dongfeng Auto fonctionnait à 22% de sa capacité. Le groupe a indiqué que les ventes en Chine ont baissé de 62% au premier semestre.

Les usines doivent généralement fonctionner à plus de 80% de leur capacité pour atteindre le seuil de rentabilité, ce qui souligne l’ampleur des problèmes auxquels Ford et PSA sont confrontés, selon les analystes.» (Traduction A l’Encontre)

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Chine. Le climat (politique) d’août et l’essor des accidents du travail

Par China Labour Bulletin (CLB)

Carte des accidents établie par CLB

Le ministère de la Gestion des situations d’urgence a publié une «analyse statistique» des accidents majeurs en Chine qui indique que le mois d’août est le plus dangereux de l’année. Le ministère l’a noté:

«Les températures et l’humidité élevées, les fortes pluies, les typhons et les inondations ont tous un impact évident sur la sécurité au travail, augmentant le risque d’accidents tels que les incendies, les explosions, les ruptures de barrages et les effondrements dans les secteurs du transport, des mines, de la chimie et du bâtiment. Il nous rappelle qu’il faut faire plus attention à la sécurité au travail pendant les mois chauds de l’été.»

Il y a eu 54 accidents majeurs (ceux qui ont fait plus de dix morts) et un total de 1110 morts au mois d’août au cours des dix années allant de 2009 à 2018, ce qui représente 11% et 13,6% du total respectif pour la décennie, selon le ministère.

Ces pourcentages ont augmenté jusqu’à 20% des accidents et 24,8% des décès lorsque seuls les accidents d’une gravité exceptionnelle (plus de 30 décès) ont été inclus.

L’avertissement de se concentrer sur la sécurité au travail intervient une semaine seulement avant le quatrième anniversaire de l’incendie et de l’explosion de l’entrepôt de produits chimiques de Tianjin, le 12 août 2015, qui a tué au moins 173 personnes, dont 104 pompiers. Le gouvernement semble soucieux d’éviter qu’une tragédie similaire ne se produise ce mois-ci, en particulier à l’approche du 70e anniversaire de la fondation de la République populaire le 1er octobre, qui mettra en lumière toutes les réalisations du Parti communiste au cours des sept dernières décennies.

Bien que l’analyse statistique du ministère sur les accidents majeurs ait un certain mérite, elle est trompeuse en ce sens que la grande majorité des accidents du travail en Chine font beaucoup moins de dix morts.

La Carte des accidents du travail du CLB, qui fait le suivi des accidents du travail depuis décembre 2014, montre que la plupart des accidents ne touchent qu’une poignée de travailleurs, mais qu’ils surviennent quotidiennement dans tout le pays et dans un large éventail d’industries, dont la construction, la réparation et l’entretien, les mines, les services sanitaires et de livraison.

Si l’on analyse ces accidents, seuls 9% se sont effectivement produits au cours des mois d’août 2015 à 2018 (soit environ la moyenne sur l’ensemble des 12 mois), ce qui suggère que la sécurité au travail est une question urgente qui exige une attention toute l’année et pas seulement lorsque des anniversaires importants sont à l’horizon. (Article publié dans le China Labour Bulletin en date du 6 août 2019; traduction rédaction A l’Encontre)

Publié par Anti-K

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