Le gouvernement a annoncé un changement dans le barème de la prime de conversion de véhicule : durcir les conditions d’accès pour faire des économies, rendant la prime accessible aux plus aisés seulement.
Le gouvernement l’a annoncé, à partir du mois d’août les critères d’attribution de la prime de conversion pour les véhicules neufs va changer. Cette prime est une aide pour l’achat de véhicule neuf ou d’occasion peu polluant contre la mise à la casse d’un véhicule ancien. L’objectif avoué du gouvernement est de réduire le nombre de véhicule éligible car la prime est beaucoup plus demandée qu’attendu à sa création. Pour cela, le ministère de l’écologie va jouer sur deux critères.
Tout d’abord, le plafond de prix des véhicules éligible a été abaissé de 65 000 euros à 60 000 euros. Le fait que le gouvernement espère abaisser le nombre de dossier déposer en passant le plafond à 60 000 euros indique clairement quel type de véhicules étaient concerné par la prime : les véhicules hauts voir très haut de gamme.
Un autre paramètre sur lequel a décidé de jouer le gouvernement est le taux d’émission de CO2 passant d’un taux de 130g/km à un taux de 122g/km. Ce changement aura certainement un impact sur les travailleurs qui auraient acheté un véhicule sensiblement moins polluant que leur voiture actuelle sans cependant être aux normes les plus exigeantes.
Le dernier point sur lequel joue le gouvernement et certainement le plus gros coup de bluff concerne la prétention de réservé cette prime aux revenus modestes. En effet, pour toucher l’intégralité de la prime (autour de 5000 euros), il faut un revenu fiscal de moins 13 489 euros pour une personne seule ou 26 978 euros pour un couple. Cette modification est contradictoire avec les deux points précédents, qui cible eux ciblent les ménages plus aisés !
De plus, cette prime repose sur une vision individualiste de la lutte contre le réchauffement climatique qui favorise les plus aisés qui peuvent s’acheter un véhicule électrique (prix d’entrée autour de 20 000 euros) ou bien des véhicules haut de gamme satisfaisant les normes les plus exigeante. Il s’agit aussi de maintenir les profits des groupes automobiles en favorisant le renouvellement du parc automobile. Il faut noter que le patronat automobile, pour sa part, ne se gêne pas pour licencier comme à Ford Blanquefort , détruire ses sous-traitant comme GM&S et plus généralement se goinfrer comme lors de la soirée d’anniversaire de Carlos Ghosn qui a coûté plus de 630.000 euros. Pendant que de l’autre côté, les plus pauvres subissent des injonctions à devenir écolo, lorsqu’ils ne sont pas tout bonnement interdit de passage dans les grandes villes à partir du moment où ils n’ont pas les moyens de s’acheter un véhicule neuf pour aller travailler. Cela a été apr exemple le cas avec la décision d’interdire d’accès à Paris aux voitures diesels d’avant 2001. Et dans le même genre on pourrait également citer la taxe sur les carburants qui a provoqué la colère à juste tire des Gilets jaunes au mois de novembre dernier, puisque c’est sur les plus précaires obligés de se rendre au travail en voiture – conséquence de la casse du service de transport public – que le gouvernement a voulu faire payer la crise écologique.
Face à la crise écologique, qui sert à alimenter les carnets de commande du patronat est clairement insuffisante voir contre-productive. Parmi les mesures qui auraient une véritable efficacité, en premier lieu, il faudrait favoriser le recours aux transports en commun, tout d’abord en les rendant gratuit, ensuite en garantissant qu’ils soient adéquats avec les besoins de tous en les mettant sous le contrôle des travailleurs du secteur et des utilisateurs. Cette mesure concernerait les transports urbains mais aussi la SNCF, en particulier pour le fret, à l’opposé de la politique du gouvernement qui a par exemple laisser faire la suppression du train des primeurs de Perpignan à Rungis. Ensuite, concernant l’industrie automobile, il est vital que les constructeurs soient placés sous le contrôle de toutes les travailleuses et tous les travailleurs. En effet, afin d’éviter le gâchis de la surproduction, mais aussi pour faire en sorte de produire l’avancement technologique nécessaire afin de fabriquer des véhicules les moins polluants possible en fonction des besoins et des impératifs de la crise écologique et non des profits de quelques-uns.
Publié par REVOLUTION PERMANENTE