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Publié le par Syndicat CGT Le Meux
Publié dans : #Notes d'information Cgt Unilever
Affaire Geneviève Legay : le procureur qui a menti ne sera pas sanctionné

Jean-Michel Prêtre, procureur de Nice, a délibérément menti à plusieurs reprises et a avoué l'avoir fait pour protéger la version d'Emmanuel Macron. En lieu et place de sanction, il est simplement muté au poste d'avocat général à la cour d'appel de Lyon.

Une simple mutation

Crédit photo : Valery Hache / AFP

Geneviève Legay, militante de l’organisation Attac et âgée de 73 ans, a passé plusieurs semaines à l’hôpital après une charge policière lors d’une manifestation de Gilets jaunes en mars. Elle a souffert de multiples fractures au crâne et au coccyx, et d’une perte partielle de ses 5 sens. La première semaine de son hospitalisation, son pronostic vital était engagé.

Cette affaire est le lieu d’innombrables scandales, en premier lieu les violences policières subies par la retraitée. Ensuite les mots d’Emmanuel Macron, retournant la faute sur Geneviève Legay, lui conseillant de faire preuve de plus de « sagesse » : « Quand on est fragile, qu’on peut se faire bousculer, on ne se rend pas dans des lieux qui sont définis comme interdits et on ne se met pas dans des situations comme celle-ci ». Puis l’on apprenait que l’enquête était menée par la femme du commissaire mis en cause. Geneviève Legay a également déclaré avoir subi des pressions pour lui faire dire que c’était un journaliste qui l’avait poussée. L’enquête a alors été dépaysée. Quelques semaines plus tard, le rapport d’un commandant révélait que même les gendarmes trouvaient « disproportionné » l’ordre de charger à ce moment-là.

À la mi-juillet, l’on découvre que Jean-Michel Prêtre, procureur de Nice et en charge de l’affaire, était présent dans le bureau de surveillance des opérations policières le jour où Geneviève Legay a été agressée. Enfin, il y a quelques jours, on découvrait que ce même procureur qui avait été témoin de la scène avait délibérément menti à la presse sur les circonstances de ces violences – et ce afin de « protéger la version du président ». La vérité a donc bien peu d’importance au yeux de ce procureur. Il s’est défendu en arguant qu’il fallait éviter « des divergences trop importantes » avec Emmanuel Macron.

Dernier rebondissement en date : après son mensonge, le procureur de Nice va devoir quitter son poste. S’agirait-il d’une sanction pour sa gestion scandaleuse d’une affaire scandaleuse ? Pas vraiment : il est simplement muté et s’apprête à devenir avocat général près la Cour d’appel de Lyon. Cette mutation est présentée comme une rétrogradation, mais comme le souligne Mediapart, elle permet avant tout de ne donner aucune suite disciplinaire à cette affaire.

Il s’agit d’une illustration parfaite de l’absence de séparation entre pouvoir exécutif et pouvoir judiciaire. La justice n’est pas indépendante, elle applique les lois – qui sont elles-mêmes décidées par les gouvernements. La répression des Gilets jaunes, tant policière que judiciaire, en est un exemple : le système judiciaire est éminemment politique. Ainsi l’impunité de ce procureur n’est pas le fruit du hasard mais bien la conséquence logique d’un système répressif organisé contre les classes populaires et qui sévit de plus en plus durement.

Publié par REVOLUTION PERMANENTE

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