À Bourogne et Belfort, le blocage était prévu de 10 heures à 14 heures. Sur les 600 salariés de Bourogne qui fabriquent des pièces pour les turbines à gaz, près de 80 personnes ont débrayé. Devant l'usine, le syndicat CGT faisait signer une pétition pour une nouvelle stratégie industrielle et d'emplois de General Electric. Ils étaient un peu plus d'une centaine à Belfort.
"Le marché de la turbine à gaz est en train de reprendre... Le plan de restructuration n'est pas justifié"explique Karim Matoug, délégué CGT et secrétaire adjoint du comité européen central. "Des propositions alternatives ont été envoyées à la direction américaine de GE. Si elles sont acceptées, ces propositions permettraient de sauver, préserver 1800 postes en Europe et les 792 de la division turbine gaz sur Belfort" ajoute le syndicaliste.
L'intersyndicale de GE multiplie les actions pour faire pression sur le groupe américain. Hier, une centaine de salariés de General Electric ont accompagné la sortie d'une turbine à gaz du site de Belfort pour montrer leur savoir-faire et souligner qu'ils ne bloquaient pas la production.
Le géant industriel américain a annoncé fin mai son intention de supprimer près de 1.050 postes en France, dont pratiquement 800 dans l'entité turbines à gaz de Belfort, soit la moitié environ des effectifs de ce site.
Ce mercredi 18 septembre, les élus du comité de groupe européen de GE POWER ont faire parvenir leur projet alternatif à la direction de GE.
Le projet initial de la direction basé sur une hypothèse de marché entre 25 et 30 GW prévoit la suppression de 1800 postes en Europe dont 792 à Belfort.
Ce projet ne répond pas aux problématiques critiques du business gaz de GE estime l'intersyndicale :
➔ le rebond du marché du gaz, stratégique pour le business Power de GE : 34 GW sur la période 2019-2023 (dont 68% sur le marché 50 Hz).
➔ la résolution des problèmes d’exécution, principale cause d’érosion des marges sur les projets : 1,3 MM$ en 2018.
➔ le changement de culture d’entreprise, basée sur la responsabilisation et la transparence, indispensable pour développer une nouvelle vision d’entreprise.
➔ l’arrêt de la stratégie dogmatique de régionalisation qui entraine pertes de compétences, prises de risques business inconsidérées et surcoûts de duplication des organisations dans chaque région, dans un marché plus petit.
➔ le besoin de maintien/développement des compétences et de stabilisation des organisations dans un marché évolutif qui demande expertise et réactivité.
Le projet alternatif de restauration des performances repose sur 6 piliers :
➔ Adapter l’organisation aux prévisions de marché à moyen terme (après 2020)
➔ Créer le centre de décision et d’expertise mondial 50 Hz en Europe sur les fonctions : marketing, commercial et offre, ingénierie, gestion de projets, après-vente, stratégie de fabrication, achats et chaine d’approvisionnement,
➔ Assurer l’excellence opérationnelle, basée sur l’expertise et l’expérience des équipes européennes pour travailler sur les causes racines des problèmes d’exécution qui génèrent des centaines de millions de dollars de coûts de non-qualité et de pénalités de retard.
➔ Limiter les délocalisations d’activité et la sous-traitance dans le cas d’un niveau d’expertise ou de gestion des risques associés insuffisant.
➔ Privilégier les projets ayant un meilleur retour sur investissement.
➔ Restaurer l’engagement et la confiance des équipes, par des actes forts du management, socialement, pour restaurer les performances de l’entreprise.
L’équipe de Scott Strazik, patron du business gaz de GE, fera un premier retour sur le projet alternatif lors du comité de groupe européen du 24 et 25 Septembre 2019