Neuf ans après l’annonce de la fermeture de Fralib, les coopérateurs du site de Gémenos ont fait le point, en compagnie de Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, sur l’activité de l’usine de production de thés et infusions.
Marseille, Envoyé spécial. Il y a neuf ans, jour pour jour, ce vendredi 27 septembre, Unilever annonçait la fermeture de Fralib à Gémenos, près de Marseille. De manière presque cocasse, cet anniversaire a été fêté. Les SCOP-TI qui ont repris l’activité de production de thés et d’infusions sur le site, ont convoqué une conférence de presse sur le stand qu’ils tiennent à la foire de Marseille. « On est en train de réaliser ce qu’on avait dit pendant la lutte : Fralib va devenir un pôle de l’économie sociale et solidaire », a déclaré Olivier Leberquier, ancien responsable syndical CGT et actuel président du conseil d’administration de la SCOP. « La lutte a permis de s’attaquer à un monstre. On a fait la démonstration que des salariés pouvaient gérer une entreprise. Et pourtant Unilever ne nous a pas facilité la tâche en refusant de nous céder la marque Elephant qui existe à Marseille depuis 130 ans», a renchéri son acolyte, Gérard Cazorla.
SCOP-TI a fêté ses cinq ans durant l’été et le bilan est positif. Parmi les 76 salariés qui sont allés jusqu’au bout de la lutte, 42 sont devenus des coopérateurs, 24 ont pu prendre leur retraite à taux plein et une dizaine a décidé de se lancer dans des projets professionnels différents. Côté activité, les clignotants sont au vert : chiffre d’affaires multiplié par dix, croissance de ce même chiffre de 25% cette année et des projets foison. Très prochainement, la Métropole Aix-Marseille va céder les bâtiments et terrains à une SCI crées par deux mutuelles (Mutuelle France Unie et Mutuelle Entrain) qui les louera à SCOP-TI. Le loyer que verse cette dernière passera de 340.000 à 100.000 euros, dégageant de la trésorerie. C’est l’ombre au tableau: la faiblesse de la trésorerie. Un point sombre ? Les banques qui refusent d’accompagne ce projet à la hauteur nécessaire. Les SCOP-TI ont donc relancé la campagne de socio-financement (67.000 récoltés début juillet), suscité le projet mentionné ci-dessus de SCI et prévu de nouvelles innovations (vente de thé en vrac, passage de la gamme SCOP-TI en bio comme l’est déjà la gamme 1336.)
Invité à « fêter » cet anniversaire, Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT a dépeint les SCOP-TI en « exemple concret qui peut conjuguer industrie, environnement et social. Et c’est un exemple qui devrait être mis plus en avant et plus regardé par les pouvoirs, ce qui leur permettrait de mettre en accord leurs actes et leurs paroles.»
Publié par l'Humanité