Farid Borsali, de la CGT Peugeot de Poissy, comparaissait mercredi soir à la cour d’Appel de Versailles dans le cadre d’une affaire de violences présumées contre un manager.
Par Mehdi Gherdane
Le 4 septembre 2019
Farid Borsali sera fixé sur son sort le 16 octobre. Depuis près de trois ans, ce responsable CGT de l'usine Peugeot de Poissy enchaîne les convocations au commissariat et les audiences au tribunal dans le cadre d'une affaire de violences présumées contre un manager du site.
Ce mercredi soir, les juges de la cour d'Appel de Versailles sont revenus sur son cas et sur la peine de six mois de prison avec sursis et de 2 600 € d'amende dont il avait écopé en juillet 2017.
Appelé à s'exprimer, Farid Borsali, silhouette voûtée, l'air un peu fatigué, répète les événements qui l'ont conduit jusqu'ici. Le 27 octobre 2016, il se trouve avec une quinzaine de camarades de la CGT dans l'usine. Il s'agit, selon lui, et dans un contexte de grève, de dénoncer les manquements à la sécurité de la direction sur le site. Sur une chaîne, il voit Mohamed, un manager de production, donner un « volant » à un ouvrier. Ce même Mohamed explique avoir été alors violemment pris à partie par Farid Borsali qui lui a tordu le doigt. Un certificat médical vient confirmer les propos du cadre. Il dit, en outre, avoir été menacé : « Briseur de grève, salopard, dégage ! ».
« Ce monsieur, je ne le connais, je ne l'ai jamais vu », assure Farid Borsali au président. « Vous ne le connaissez pas ? », s'étonne le magistrat. « Il y a 4 000 personnes sur le site, monsieur. Tout ce qu'il raconte est faux. »
L'avocat de la partie civile rappelle pourtant les photos, les constats d'huissier… Mais le prévenu persiste : « Je ne l'ai jamais vu. »
La défense de Farid Borsali semble étonner les magistrats… Qui notent toutefois l'absence de Mohamed à l'audience. De plus, un témoin assure aux juges avoir aperçu le manager sur la ligne peu de temps après les faits. « Il travaillait avec ses mains et découpait des tubes », atteste Jean-Robert. Pour la CGT, c'est clair : « La direction veut démoraliser nos militants syndicaux par tous les moyens », estime Jean-Pierre Mercier, l'une de ses figures.
Il y a quelques mois, le directeur des ressources humaines du groupe PSA défendait l'entreprise : « Il n'y a pas d'attaques contre la CGT. Mais on ne peut pas accepter les militants qui ont un comportement violent. » Réponse du tribunal le 16 octobre donc.
Publié par FSC