Les policiers étaient une nouvelle fois dans la rue ce mercredi. Ils réclament des meilleures conditions pour leur fonction répressive et la préservation de leur régime spécial de retraites. Le gouvernement est prêt à toutes les concessions pour sauvegarder ses forces de répression.
Difficile de croire que les manifestations de policiers sont censées être « interdites ». Ces derniers temps, les coups de force se sont multipliés, à l’image de l’intimidation organisée par les forces de répression devant le siège de la France Insoumise pour des propos de Mélenchon qu’ils n’avaient pas appréciés.
Cette fois-ci, ce n’est pas pour exiger davantage d’impunité qu’ils sont dans la rue comme ils avaient pu le faire ces dernières années dès qu’un des leurs était inquiété par la justice. Il faut dire que depuis, le mouvement des Gilets Jaunes est passé par là et l’impunité policière a encore franchi un cap. Jusqu’à présent, aucune condamnation n’a été prononcée malgré les nombreux blessés du mouvement. C’est donc essentiellement sur le terrain des conditions de travail et des retraites que les policiers se mobilisent actuellement.
Pourtant, les policiers font actuellement partie des professions les plus privilégiées. C’est un des rares secteurs qui bénéficient d’une augmentation des budgets dans un contexte d’austérité pour tous les autres : depuis 2018, 550 millions d’euros ont été consacrés au budget des forces de répression. Sur la question des retraites, ceux-ci bénéficient d’une année supplémentaire de cotisation retraite tous les cinq ans.
Le gouvernement, qui a fait de sa politique des retraites la lutte contre les soi-disant « privilégiés » et les régimes spéciaux, a un tout autre discours pour le secteur des policiers. Dans le rapport Delevoye déjà, il était préconisé de « maintenir des niveaux de retraite comparables aux pensions actuelles ». Le 17 septembre, Castaner a répété qu’il défendrait « jusqu’au bout la spécificité du statut » des policiers.
Mercredi, celui-ci a complété sa vision des choses « La dangerosité du métier, elle est liée au fait de devoir porter une arme, elle est liée au fait par exemple, quand vous êtes policiers de dire à votre enfant "ne dis pas le métier que je fais". C’est aussi ça dont il faut s’occuper ». Un message qui fera plaisir aux urgentistes en grève depuis plusieurs mois ou aux cheminots qui se sont battus contre la réforme du rail, et qui travaillent dans des conditions de sécurité toujours plus difficiles et dangereuses.
Ce régime spécial réservé aux policiers montre que, loin d’être des travailleurs comme les autres, ceux-ci occupent une position particulière aux yeux des classes dominantes en raison de leur fonction de répression. Et le gouvernement sait qu’il va devoir encore compter sur ses forces de répression, par exemple dans le cadre de la mobilisation des retraites qui s’annonce explosive. Il est donc prêt à faire une exception sur son projet de réforme pour pouvoir garantir la répression du mouvement qui pourrait avoir lieu.
Crédit photo : © Maxppp – Nice Matin
Publié par REVOLUTION PERMANENTE