Le préfet de Seine-Maritime a annoncé que l'entreprise Normandie Logistique avait transmis la liste de ses produits incendiés jeudi 26 septembre. Au total, près de 9500 tonnes de produits ont brûlé.
Crédits photo : ROBERT PRATTA
Lors de l’incendie de l’usine chimique Lubrizol à Rouen, environ 4200 tonnes de produits ont également brûlé chez Normandie Logistique, l’usine voisine. Plusieurs jours après la demande de la préfecture, l’entreprise a finalement communiqué sur la quantité de produits brulés ainsi que sur leur nature.
Sur les trois entrepôts, un a complètement été détruit et les deux autres ont également été touchés par l’incendie. Le chiffre a été communiqué par la préfecture de Seine-Maritime lors d’une conférence de presse lundi 14 octobre 2019, publiant dans la foulée sur leur site le détail des produits partis en fumée.
Au total, ce sont donc près de 9 500 tonnes de produits qui sont partis en fumée le jour de l’incendie, si l’on additionne les dégâts sur les sites de Lubrizol et Normandie Logistique.
Interrogé vendredi 4 octobre sur la teneur des produits qui ont brûlé dans les entrepôts de Normandie Logistique le préfet avait expliqué que « Normandie Logistique n’a pas été en mesure de nous fournir les produits présents dans la partie de son site qui a brûlé ». L’entreprise a finalement transmis quelques jours plus tard à la préfecture la liste des produits présents dans l’entrepôt qui a brûlé . Parmi les produits partis en fumée, figurent notamment plus de 65 tonnes de produits Total (environ 3000 litres), 111 pneus, 2 chariots élévateurs ou 914 kilos de cire d’abeille.
À ce stade, les autorités se veulent rassurantes. Les produits ne sont « pas inflammables » : « Il n’y a pas d’irrégularité flagrante par rapport aux textes sur les installations classées ».
Mais comment croire les autorités quand le gouvernement ne cesse de minimiser voire de mentir sur les dangers que représente l’incendie de Lubrizol pour la population ? A chaque nouvel élément sur la catastrophe le gouvernement s’empresse de crier sur tous les toits qu’il n’y aucun danger, et qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter, quand en parallèle les policiers de Rouen portent de lourds masques filtrants ou que l’eau qui coule des robinets est noire. Comment croire sur parole après cela, que les produits qui ont brûlé à Normandie Logistiques ne sont pas dangereux ?
Même les salariés de Lubrizol sont aussi peu renseignés que le reste de habitants de Rouen et partagent « les craintes sanitaires et environnementales de la population », comme expliqué dans un communiqué intersyndical.
Au delà de la catastrophe de Lubrizol, de la pollution, des conditions de travail racontées par un sous-traitant, et des mensonges du gouvernement, cette histoire nous rappelle que pour les dirigeants de ce monde, industriels et politiciens, nos vies vaudront toujours bien moins que leurs profits.
Il est plus que temps de lever le voile sur cette catastrophe et d’exiger la vérité mais surtout, il est temps de mettre fin au secret industriel c’est-à-dire savoir qui produit quoi, où, comment, dans quel but.
Publié par REVOLUTION PERMANENTE