Actuellement, l’usine tourne avec un volant d’une centaine d’intérimaires. « Ils ont le droit de manger comme tout le monde », observe David Bongard. Le syndicaliste prévoit un accroissement de la charge de travail pour les salariés qui travaillent en trois-huit et le week-end. « La robotisation ne va pas combler tous les postes supprimés. Et vu les cadences qui sont demandées, cela va être néfaste pour notre santé. » Et d’ajouter : « Le groupe n’est pas aux abois, ses bénéfices n’arrêtent pas d’augmenter, tout comme les dividendes distribués aux actionnaires. Mais le budget pub et promotion baisse. Donc on perd des parts de marché. Et les salariés sont la variable d’ajustement. C’est le capital qui nous met à mal. »
La grève doit être reconduite, ce jeudi 21 novembre. « La direction a pris contact pour nous informer de la tenue d’un CSE extraordinaire, vendredi, fait savoir David Bongard. C’est de la pure provocation, nous n’avons eu aucun échange sur le conflit. »
La direction: «Préserver l’emploi»
Mercredi, November 20, 2019 - 18:44
« Le plan de modernisation s’accompagne d’une réorganisation », indique Justine Balochard, DRH du site. Et de remonter à 2013 : « Le Meux a repris des volumes de Slovaquie, 180 millions de tubes en dentaire. Nous avons ouvert cinq lignes ; une complexité s’est mise en place. En 2017, on a commencé à digérer cette complexité et mettre en place un plan de modernisation qui préserve l’emploi CDI. » Elle évoque « des façons de travailler différentes, des besoins en intérim différents ». La DRH reconnaît qu’« il y aura moins de besoin en intérim ».
La nouvelle donne devrait être mise en place en février 2020. « C’est prématuré de tirer des conclusions, n ous entrerons plus dans les détails dans les CSE à venir », précise Christian Odru, responsable du site.
Sur la question de la promotion, soulevée par les syndicats, Justine Balochard répond par « une optimisation du coût de la publicité » et l’évolution des pratiques, mentionnant les réseaux sociaux.