C’est dans le contexte d'un climat social très tendu après les mouvements de grèves spontanées à la SNCF et la perspective d’un « décembre noir », que le gouvernement s’attaque, comme en novembre 2018, aux plus précaires.
Crédits photo : Dessin de Gros, publié dans Marianne
Le secrétaire d’Etat chargé des transports, Jean-Baptiste Djebbari l’a annoncé ce dimanche, les automobilistes verrons les tarifs des péages augmenter dès février 2020, sans préciser le montant exact.
Le gouvernement ne s’encombre plus de prétextes écologistes pour faire payer le prix fort aux automobilistes comme ça été le cas avec la taxe carbone qui a mis le feu aux poudres en novembre dernier. Cette fois c’est pour respecter le contrat entre l’état et les entreprises privées que les usagers vont payer ! Plus de faux-semblants non plus, donc, quand il s’agit d’afficher son lien avec les entreprises telles que Vinci, propriétaire principal des péages français. En effet, ce contrat prévoit que les prix du péage soit réévalués chaque année avec l’inflation, soit une hausse prévisible entre 1% et 1,5%. C’est sans compter sur les compensations à la suite de travaux éventuels, ainsi que la redevance dominiale, une somme versée à l’Etat pour l’occupation d’un domaine public qui retombe bien entendu sur le prix du péage. Tout est donc mis en place pour que l’usager rapporte à l’entreprise possédant le péage et assure le paiement de cette redevance à l’état à moindre frais pour l’entreprise.
La conjoncture actuelle ne permet plus à la population de subvenir à ses besoins (travailler, être soigné, aller à l’école, etc) sans se déplacer, parfois sur de très longues distances en milieu rural. Cet état de fait est dû à la désertification de ces zones notamment par la casse systématique du service public de proximité dénoncé par les différents secteurs en grève depuis des mois tels que le collectif inter-urgence, les professeurs, plus récemment les biologistes… Dans le même temps, une politique de casse du service de transport ferroviaire très agressive est mise en place par le gouvernement, alors même que le train reste pourtant le seul moyen de transport écologique et efficace pour se déplacer sur de grandes distances. En augmentant ainsi les frais des péages c’est un nouveau coup porté en premier lieu aux populations rurales en les marginalisant et en les coupant de plus en plus des centres d’activités. C’est une politique de macrocéphalie où les grandes villes s’étendent à n’en plus finir et où l’on créé des déserts ruraux.
N’oublions pas un peu trop vite que le plafonnement des prix du péage, leur baisse, était l’une des revendications phare des gilets jaunes, qui pendant des mois ont bloqué et soulevé les barrières des péages. Augmenter le prix du péage, avec toutes les conséquences que cela entraîne pour une large partie de la population est un grand risque pour le gouvernement et notamment dans un contexte social aussi agité.. Le mouvement des Gilets Jaunes qui vient de voter lors de la dernière Assemblée des Assemblées, la convergence avec la RATP et la SNCF le 5 décembre. C’est dans la perspective d’un décembre noir que cette nouvelle hausse des prix du péage, nouvelle entaille dans le porte-monnaie les foyers des plus pauvres et des plus éloignés, peut mettre le feu aux poudres et nous faire revivre un décembre 2018, cette fois-ci décuplé !
Publié par REVOLUTION PERMANENTE