Cela commence à devenir une habitude, les tarifs de l’électricité vont encore augmenter, dès janvier 2020 et d’abord de 4%. Cela fait suite à une hausse de 7,13% de ces mêmes tarifs sur l’année 2019 et sur fond de mouvement des gilets jaunes. Alors qu’en 2011 la France avait amorcé un virage visant à favoriser la concurrence en matière de distribution d’énergie justifiée par l’argument de la baisse des prix, c’est tout l’inverse que l’on constate. Sur fond de révolte des gilets jaunes, il apparaît clairement que c’est toute la gestion capitaliste des ressources communes, essentielles à notre vie, est une calamité pour les populations.
En 2010, la loi NOME (nouvelle organisation des marchés de l’énergie) accorde la possibilité à des distributeurs tiers (comme Total ou Direct Énergie) de se fournir auprès d’EDF jusqu’à 25% de l’énergie produite par ses centrales. L’objectif est de permettre à ces distributeurs de pouvoir concurrencer EDF en matière de prix et fournir de l’électricité moins cher, dit-on alors, aux consommateurs. En réalité, les opérateurs privés qui se fournissent chez EDF pour revendre l’électricité aux particuliers, par l’intermédiaire d’un réseau électrique géré quant à lui par ENEDIS, cela ne tirent pas les prix vers le bas mais approfondissent une gestion capitaliste de l’énergie dans le but de faire le maximum de profit. Le résultat global de l’ouverture à la concurrence et de la gestion capitaliste d’EDF est une hausse des prix de l’électricité de plus de 30% sur 10 ans pour les consommateurs. Et ce n’est pas finit car l’on s’attend à une hausse de 4% pour 2019, ce qui pourrait conduire les foyers à payer jusqu’à 240 euros de plus par an par rapport à 2018.
Le mouvement des gilets jaunes n’a pas exigé la seule baisse des taxes mais bien davantage, notamment la mise à niveau de véritables services publics à tous les niveaux pour pourvoir aux besoins réels des populations. Au delà du problème des hausses de prix donc, c’est toute la gestion capitaliste de la production et de la distribution d’énergie qui doit être remise en question en faveur d’un véritable service public. Faire de l’énergie une marchandise est délétère en ces temps de crise économique, sociale et environnementale. La fuite en avant d’EDF, couvert par l’État, en matière de nucléaire est une catastrophe qui dessert l’intérêt général autant que la gestion capitaliste de sa distribution. La production et la distribution doivent être assurées par un même opérateur public dont l’objectif doit être de répondre à des besoins réels. La concurrence tend à ruiner systématiquement tous les principes d’équité comme le système permettant d’acheter de l’électricité au même prix quelque soit sa position géographique sur le territoire (à la montagne ou à la ville par exemple), il est temps d’imposer une véritable socialisation de l’énergie, comme de tous les autres secteurs essentiels à la vie de toutes et tous.
Le gouvernement qui prétend « avoir compris » la colère des Gilets Jaunes, montre une énième fois que la vie de la population, pour qui le prix de l’électricité représente une dépense conséquence, ne l’intéresse pas. Pire, à un an des Gilets Jaunes, cette nouvelle hausse de l’énergie est une provocation. Sauf que cette fois-ci, la colère a mûri, ces dernières semaines ont montrés de nombreux signes de radicalité dans la classe ouvrière, RATP, SNCF, … Et les semaines qui approchent s’annoncent décisives ; le week-end anniversaire des Gilets Jaunes le 16/17 novembre et surtout la date du 5 décembre, où de plus en plus de secteur appellent à une grève reconductible, contre la réforme de retraite de Macron, mais aussi lui et son monde.
Publié par REVOLUTION PERMANENTE