PROTESTATION - Une conférence de l'ancien président prévue à l'université de Lille a été annulé après que des centaines d'étudiants ont pénétré dans l'établissement. Ils manifestaient en soutien à Anas K., ce jeune de 22 ans qui s’est immolé devant le Crous de Lyon vendredi.
Il était venu présenter son nouveau livre, "Répondre à la crise démocratique", mais François Hollande n'a même pas pu rentrer dans la salle de la faculté de droit de Lille où il était attendu. Avant l'arrivée de l'ancien président, des centaines d'étudiants ont envahi les lieux et empêché la tenue de la conférence, afin de protester contre la précarité étudiante, après qu'un étudiant de 22 ans, Anas K. se soit immolé par le feu devant le Crous de Lyon. Touché à 90%, ce dernier est encore "entre la vie et la mort" à l'hôpital.
Dans sa lettre, l'étudiant qui s'est immolé accuse aussi François Hollande
A Lille, 300 à 400 personnes se sont rassemblées mardi à la mi-journée devant le Crous, derrière des pancartes disant "La précarité tue, la solidarité fait vivre". Ils ont ensuite défilé dans les rues puis certains d'entre-eux sont entrés dans la faculté de droit, alors que l'ex-président de la République se trouvait dans l'enceinte de l'université mais pas dans la salle. D'autres villes, dont Lyon, ont également été le théâtre de manifestations étudiantes.
Au cris de "Lyon, Lyon, ni oubli, ni pardon", "Hollande assassin", ou en entonnant des chants anticapitalistes, les manifestants se sont massés dans l'amphithéâtre et certains ont déchirés et jetés des livres de François Hollande à travers la salle. De vifs échanges entre ces derniers et les autres étudiants venus assister à la conférence ont ensuite eu lieu.
Dans le message qu'il a laissé avant de s'immoler devant le Crous, Anas K. accusait "Macron, Hollande, Sarkozy et l'UE de [l'] avoir tué en créant des incertitudes sur l'avenir de tous-tes" ainsi que "Le Pen et les éditorialistes d'avoir créé des peurs plus que secondaires". L'étudiant, qui avait triplé sa deuxième année de licence en sciences politiques et ne touchait plus aucune bourse, revendiquait également "le salaire étudiant et d'une manière plus générale, le salaire à vie, pour qu'on ne perde pas notre vie à la gagner".
Publié par FSC