Une cinquantaine de militants de la CGT, pour certains venus de la SAM (1), en Aveyron, se sont mobilisés hier autour de Frédéric Diaz, délégué syndical, convoqué par un membre de l'encadrement pour un entretien préalable, une procédure qui peut conduire au licenciement.
«C'est un rassemblement quasi-spontané, commente Didier Mézin, secrétaire de l'union départementale CGT. Nous avons décidé de nous mobiliser parce qu'il n'est pas anodin qu'un salarié, délégué syndical, qui représente le syndicat majoritaire au sein de cette entreprise, se retrouve convoqué en entretien préalable deux jours après avoir fait passer un communiqué de presse. Il était tout à fait dans son rôle dans son analyse des investissements et de la situation sociale au sein de l'entreprise».
«Faute professionnelle» : «un prétexte»
Sabart Aluminum a évoqué, de son côté, une «faute professionnelle» pour fixer ce rendez-vous : «C'est un prétexte, proteste Frédéric Diaz. Ca intervient juste après une assemblée générale tendue, au lendemain de la publication de cet article où j'ai pris des positions syndicales. Je représente le personnel. Il a voulu me faire peur et m'intimider». Et de poursuivre : «Je suis dans cette entreprise depuis vingt ans. On peut toujours nous reprocher des erreurs : ce sont des métiers de haute-précision. C'est minutieux, ce qu'on fait. C'est facile de trouver une faute grave. Mais je n'avais jamais eu de soucis, jusque-là, avec l'encadrement. Et aucun reproche sur mon travail, lors des entretiens de fin d'année. Je les ai tous là, dans cette chemise».
Au cours des derniers mois, six autres salariés ont reçu de telles convocations.
Pour Aldo Pitarresi, secrétaire de a CGT Haute-Ariège, cette affaire est emblématique : «C'est une problématique qu'il y a partout dans ce pays. Tellement visible que ça en devient ridicule. Un capitalisme, appuyé par tous les gouvernants, qui nous font régresser à un niveau tellement bas que personne ne pourra vivre. Mais ici, on va défendre tous les emplois. Un par un. Il faut que les patrons le sachent».
Cette pression sur les syndicats, Ghislaine Gistau et Sébasien Lallier, venus de l'Aveyron, en témoignent également : «On rencontre pas mal de difficultés avec ce groupe qui vient de nous imposer un plan de restructuration», admet Ghislaine Giteau.
«D'ici deux ou trois jours, Frédéric Diaz en saura plus sur la sanction qui le menace. Mais j'espère que le message de cette mobilisation est clair. S'il faut revenir, on va revenir. Plus déterminés, plus nombreux. On n'a rien contre les groupes chinois, mais on a une hostilité viscérale contre les patrons-voyous», conclut Didier Mézin.
Société Aveyronnaise de Métallurgie, à Decazeville, qui travaille plus particulièrement pour l'automobile.
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