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A grand renfort d'engins de BTP, de tractopelles, de bennes et de porte-chars stationnés, des dépôts pétroliers de l'ouest de la France ont été bloqués. Une mobilisation qui intervient à quelques jours de la grève du 5 décembre et qui pourrait durer. A moins d'une semaine du mouvement national contre la réforme des retraites, des professionnels du BTP de l'ouest bloquaient le 29 novembre différents sites de dépôts pétroliers pour défendre la détaxe sur le gazole non routier (GNR), emboitant le pas aux routiers mobilisés contre la hausse du carburant.
Des engins de BTP, tractopelles, bennes, porte-chars, ont été stationnés devant les accès des dépôts pour empêcher les camions-citernes d'y accéder. «La fin du gazole non routier va nous coûter 10% d'impôts supplémentaires sur notre chiffre d'affaires, c'est intenable», a déclaré Norbert Guillou, patron d'entreprise de travaux publics et président du syndicat professionnel CNATP du Morbihan, devant le dépôt de Lorient. «On ne bougera pas tant que le gouvernement ne cédera pas. Ils nous prennent pour des imbéciles, donc on est déterminés. On restera une semaine minimum», a-t-il assuré.
Cette mobilisation des artisans des travaux publics et du paysage vise à protester contre une mesure de la loi de finances 2020 ayant pour objectif final de supprimer le gasoil blanc. Ce carburant qui fait fonctionner les engins de chantier bénéficiait jusqu'à présent d'une détaxe, contrairement au gasoil rouge des véhicules légers. Si cette mesure venait à être appliquée, les entreprises du BTP seraient obligées d'utiliser un carburant identique à celui des voitures, plus cher. Le gouvernement avait déjà tenté de supprimer la détaxe sur le gazole non routier fin 2018, avant de faire machine arrière.
Les dépôts pétroliers de Vern-sur-Seiche, au sud de Rennes, de Lorient et de Brest étaient toujours bloqués le 29 novembre en fin d'après-midi, ont assuré les préfectures concernées. Le dépôt du Mans est lui bloqué depuis le 28 novembre après-midi, les autres l'ont été dans la nuit par quelques dizaines de personnes. Blocage jusqu'au 5 décembre ?
A Vern-sur-Seiche, les manifestants ont pendu un mannequin avec un casque de chantier au sommet d'une pelle, selon une vidéaste de l'AFP. Jean-Marc Pelatre, chef d'entreprise de travaux publics, a promis de tenir «bon jusqu’au bout». «A vouloir nous étrangler comme veut le faire le gouvernement, avec toutes ces taxes [...], on va plutôt tuer les PME des régions bretonnes et de la France entière», a-t-il ajouté.
Au Mans également, une dizaine de professionnels du BTP bloquaient l'accès au dépôt pétrolier avec des engins de chantier. «Le GNR est une niche fiscale ? Non, c'est l'énergie de notre outil de travail», pouvait-on lire sur une banderole. Les manifestants envisagent une poursuite jusqu'à la grève du 5 décembre contre la réforme des retraites qui promet d'être très suivie.
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