Sortie du Président Emmanuel Macron du théâtre des Bouffes du Nord (Paris, 10eme) sous tension.
Charge policière pour la sortie du cortège présidentielle sous les sifflets de manifestants contre la réforme des retraites.
L’information est confirmée par plusieurs journalistes présents sur place : Macron aurait été exfiltré d’un théâtre parisien pour fuir les manifestants venus l’interpeller sur réforme des retraites.
La scène, confirmée par plusieurs journalistes présents sur place, est inédite : un président exfiltré sous les huées alors qu’il pensait pouvoir assister sans être inquiété à une représentation dans le théâtre parisien des Bouffes du Nord. Inédite mais à l’image d’un pouvoir autoritaire et détesté par une large partie de la population. À l’image de la violence de ses contre-réformes et du modèle néolibéral qu’il cherche à imposer et de l’arrogance macronienne vis-à-vis de ceux qui veulent contester. Un pouvoir le pied à terre, bien loin de l’illusion jupitérienne du début de mandat.
La majorité présidentielle s’est dépêchée de réagir à l’annonce sur les réseaux sociaux et les plateaux télé. Aurore Bergé – qui continue de nier l’exfiltration malgré la confirmation de plusieurs journalistes – s’est fendue d’un tweet dénonçant la « force » et la « violence » de cette action devant le théâtre et invoquant la « démocratie ».
Plus que la violence, ce qui devrait inquiéter et réveiller tous les citoyens, c'est que l'on puisse s'y habituer et l'accepter.
Ce qui s'est passé aux Bouffes du Nord est inacceptable.
La démocratie n'est pas, et ne sera jamais, la force et la violence qui font loi.
Cette ligne de défense du président est particulièrement hypocrite dans le contexte actuel, venant de la part d’un gouvernement toujours plus impopulaire, atteignant avec peine les 20% de soutiens, qui cherche à imposer son projet de réforme de retraites face à un mouvement de contestation qui est considérée « justifié » par 66% de la population. Sa réforme est d’ailleurs devenue tellement impopulaire que le gouvernement cherche à passer en force à l’Assemblée Nationale où il dispose pourtant d’une majorité, choisissant la voie d’une procédure d’accélérée, des ordonnances et même possiblement d’un 49-3.
D’autre part, aucune « violence » n’apparait sur les différentes images filmées sur place. Au contraire, c’est une ambiance bon enfant qui a accueilli le président de la République avant la charge des forces de l’ordre pour déloger l’entrée et exfiltrer le président. Une action pacifique bien loin de la violence devenue habituelle des forces de répression contre le mouvement social qui s’est largement accentuée depuis l’arrivée au pouvoir de Macron, à l’image des dizaines de mutilés du mouvement des Gilets Jaunes et des nombreuses images de violences policières depuis le 5 décembre.
Avec l’exfiltration de Macron, c’est bien le symbole d’un pouvoir toujours plus autoritaire et détesté qui s’est exprimé.
Crédit photo : Charles Baudry
Publié par REVOLUTION PERMANENTE