Si notamment les médias télévisés relèguent les informations concernant l'actuelle lutte sociale en queue de peloton, la presse papier est contrainte de reconnaître la persistance historique de la contestation de la contre-réforme et de souligner en filigrane le nouvel ECHEC du pouvoir à contourner le mouvement et à tourner la page.
NON PHILIPPE,
NON MACRON,
la diversion ça ne marche pas !
En répondant au SMS le conviant à une mystérieuse action, mercredi 15 janvier, près de la porte de Pantin à Paris, Ahmed, agent RATP, n’aurait jamais cru trouver tant de monde. « On était au moins 200, quand on s’est mis en marche on aurait dit une colonne de combattants ! » Quelques minutes plus tard, ce bataillon composé en grande majorité d’enseignants et de personnels de l’éducation nationale envahissait le rectorat de Paris, chantant dans ses couloirs :
« Macron nous fait la guerre et sa police aussi, mais on reste déter[miné] pour bloquer le pays ! »
Un exemple des innombrables initiatives symboliques ou spectaculaires contre la réforme des retraites qui inondent les réseaux sociaux depuis mardi. Signe de la volonté particulière des enseignants de rendre visibles leur colère et leur mobilisation, elles ont notamment visé des rectorats comme à Grenoble, Rennes, Nancy, Versailles ou Clermont-Ferrand, où furent jetés des manuels scolaires.
« On veut montrer qu’on a entendu l’appel des cheminots et agents RATP qui ont dit : “Aidez-nous”, confie une professeure d’anglais du collège Chaptal qui conteste le mode de calcul des taux de grévistes dans l’enseignement. Alors il faut se rendre visible autrement. »
Des avocats de Caen se sont illustrés dès le 8 janvier en lançant leurs robes aux pieds de la ministre de la justice, Nicole Belloubet. Mercredi soir, d’autres ont planté leurs tentes au sein du tribunal de grande instance de Bobigny (Seine-Saint-Denis), quand certains donnaient leur sang à Saint-Etienne, posant pour la photo avec un écriteau : « Quitte à se faire saigner autant que ce soit utile. »
Publié par FSC