La fédération nationale des ports et docks CGT appelle à un nouveau mouvement de grève ce mercredi. Les conséquences économiques s'aggravent dans toute la chaîne logistique, qui accumule des retards de livraisons, ou choisit de passer par l'étranger.
Le mot d'ordre est toujours le même : le refus de la réforme des retraites. De précédentes perturbations sociales avaient affecté les ports notamment les 5, 10, 12 et 17 décembre. Des mouvements avec très peu de préavis, qui perturbent grandement les chaînes logistiques des clients des ports, exportateurs comme importateurs. Les files de camions s'allongent, notamment au Havre ou à Marseille, les retards de manutention s'accumulent et de nombreux opérateurs choisissent de charger ailleurs leurs conteneurs.
« L'ensemble des acteurs touchés a dressé un bilan économique catastrophique à court terme : cela se chiffre en dizaine de millions d'euros de pertes sèches par port depuis le 5 décembre. Sur le moyen et long terme, c'est l'attractivité et la compétitivité de la filière qui sont remises en cause, les chargeurs ayant déjà modifié leur itinéraire en passant par les ports étrangers comme Anvers, Gênes, Rotterdam… », expliquaient dès le 21 janvier les fédérations de chargeurs (TLF) et de transporteurs routiers (FNTR). Et de dénoncer le refus du gouvernement « de débloquer les ports et donc d'assurer la libre circulation des personnes et des marchandises ».
De nombreux métiers _armateurs, commissionnaires, manutentionnaires, chargeurs_ subissent les conséquences du mouvement. Selon Haropa qui réunit les ports du Havre, Rouen et Paris, « ces blocages ont un très lourd impact économique et social sur les ports et leurs territoires ». La même source indique que les 14 premiers jours du conflit en décembre ont déjà « généré une perte de près de 100.000 EVP (conteneurs) et près de 300 emplois. »
Denis Fainsilber
Publié par LES ECHOS