Une réforme « injuste et antisociale ». C’est ainsi que la Fédération CGT des Ports et Docks qualifie la casse du système des retraites envisagé par Macron-Philippe. Les dockers, qui paralysent toute l’activité portuaire pour le troisième jour consécutif, en sont à leur onzième jour de grève depuis décembre. Et le patronat du secteur commence sérieusement à grincer des dents.
[Créd. Vincent Raynal]
Grand soleil ou presque, sur le littoral français, ce jeudi. Un peu plus chargé à Dunkerque et quelques passages nuageux au Havre et à Rouen, mais partout ailleurs, le ciel est radieux. C’est un autre son de cloche du côté des associations patronales du secteur portuaire, dont l’Unostra, qui regroupe les transporteurs de marchandises : au Havre, à Rouen, à Nantes-Saint-Nazaire, à La Rochelle, à Bordeaux et à Marseille, c’est-à-dire sur les principaux ports maritimes français, rien ne sera chargé ni déchargé aujourd’hui. A Dunkerque, le syndicat majoritaire n’appelle pas à cesser le travail, mais l’activité reste très perturbée. Partout ailleurs, les dockers et personnels portuaires et des capitaineries sont encore massivement en grève, aujourd’hui. C’est leur onzième journée depuis le 5 décembre.
Sur les ports hexagonaux, le manque à gagner pour le patronat depuis le début du mouvement avoisine les 30%, selon l’Unostra. Mais sans dockers et sans personnel administratif dans les capitaineries, difficile pour les patrons de faire tourner la machine. Les cargos mouillent au large des ports ou sont déroutés vers d’autres terminaux, en Hollande, en Italie ou vers l’Etat espagnol, selon la proximité, mais la situation est, toujours selon ces messieurs, « critique ». Plusieurs ont fait remonter leurs doléances en direction du gouvernement.
La situation ne risque pas de s’améliorer demain. Si les trois jours appelés par la CGT Ports et Docks devrait cesser à 6h, vendredi, ce sera au tour des marins des remorqueurs, qui guident les bateaux de gros tonnage à l’entrée et à la sortie des ports, d’arrêter le travail. Eux-mêmes ont été en grève cinq jours, en décembre, et la fédération cégétiste des dockers envisage de poursuivre le mouvement à partir du 20 janvier.
En attendant, c’est toute la chaîne patronale de la logistique qui est impactée, au niveau du déchargement et du chargement, bien entendu, mais également du côté des raffineries et de des dépôts. C’est aussi le cas pour ce qui est du transport routier et de l’approvisionnement de très grosses entreprises dépendantes de l’import de pièces et de matières premières.
Publié par REVOLUTION PERMANENTE