Lorsqu'il a quitté la SNCF, le 31 octobre dernier, le Parisien écrivait:"Il a débarrassé son bureau et enlevé lui-même le petit carton avec son nom qui était fixé à l'entrée". Et aussi, "En fermant la porte, peut-être a-t-il eu un petit pincement au cœur, en apercevant au loin, le technicentre du Landy, à Saint-Denis, installé en bordure des voies, là où la compagnie entretient les TGV qui circulent sur le réseau Nord, les Eurostar et les Thalys." Ben oui, sortez les mouchoirs et essuyez vos larmes, Guillaume Pepy quittait la SNCF...
Retraite qui n'a pas trop duré, puisqu'il entre dans le cercle des dirigeants du groupe Lagardère, en prenant la tête de son comité stratégique, avec notamment la gestion de ses boutiques implantées ou à implanter dans les gares.
Voilà, la boucle est bouclée pour l'ex-patron de la SNCF. En charge du rail public français, il avait co-écrit les différentes réformes ferroviaires qui l'avait sabordé: celle de 2014 avec Hollande président et en 2018 avec Macron président. Le statut des cheminots également cassé, il avait atomisé le service Gares et Connexions et transformé les gares en espaces commerciaux privés. La reconversion de Guillaume Pepy est donc toute faite en intégrant le cercle directorial d'un groupe privé chargé notamment d'investir les espaces privatisés des gares et des connexions de la SNCF.
Le Parisien écrivait encore dans son article du 31 octobre dernier: "Que va devenir Guillaume Pepy, qui, à 61 ans, n'a pas encore atteint l'âge de la retraite ? « On va lui trouver quelque chose », assurait, il y a encore quelques semaines, un ministre. L'intéressé, lui, a prévu « un break conséquent en 2020 », sans plus de précisions."
En fait de break conséquent, soutenu par le pouvoir des riches et du capital, Guillaume Pepy a trouvé rapidement un costume au service de la loi des affaires et du marché unique. Et cela lui va comme un gant. Et au moins, lui n'a pas retourné pour autant sa veste.
Un ancien président de la République entre également au conseil de surveillance du Groupe Lagardère: Nicolas Sarkozy. Normal, les deux hommes se connaissent bien. Le , Sarkozy président l'avait nommé patron de la SNCF avec comme priorité que celle-ci entre "tout entière dans l'ère du développement et de la concurrence".
Oui, ce dessin avait bien raison!
Publié par Le Mantois et Partout ailleurs