La compagnie aéronautique a prévu de supprimer 1500 postes d’ici fin 2022 alors qu'elle a enregistré 290 millions d'euros de bénéfice net l'an passé.
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Les employés déplorent les conditions de travail qui se durcissent, la pression de la direction et des salaires qui n’augmentent pas. L’argent ne manque pourtant pas dans les caisses d’Air France : tous les compteurs sont au vert, il n’y a aucune crise financière au sein de la société ; la crise sociale en revanche est bien réelle. Alors quelle est la raison de ces licenciements ?
La sacro-sainte compétitivité. Le patron d’Air France-KLM, Ben Smith, avait dévoilé l’an dernier un plan quinquennal pour soi-disant redonner au groupe aéronautique une position de leader en Europe.
Avec une baisse de 31% des bénéfices net en 2019, le groupe a décidé de dégraisser. Il est à noter que malgré cette baisse, Air France-KLM a enregistré 290 millions d’euros de bénéfice en 2019.
Pour faire des économies, il a été décidé de supprimer 1 500 postes d’ici 2022. Cela concerne exclusivement le personnel au sol. Hors de question de toucher aux dividendes des actionnaires ou de baisser le salaire du PDG Ben Smith.
Ce dernier a été nommé après la démission de Jean-Marc Janaillac, suite à l’échec des négociations lors du mouvement social de 2018 pour une augmentation des salaires de 7%, salaires bloqués depuis 2012. Ben Smith lui n’a pas eu besoin de faire grève. Sa nomination a été accompagnée d’une valorisation salariale pour le PDG. Il touche trois fois plus que son prédécesseur.
Ben Smith peut gagner chaque année jusqu’à 4,25 millions d’euros.
A titre de comparaison, un ouvrier au SMIC pendant 40 ans gagnerait au total 585 000 euros, soit plus ou moins 2 mois de salaire du PDG. Benjamin Smith aurait-il la capacité de travailler autant en 2 mois qu’un ouvrier en 40 ans ?
Avec ces suppressions de postes, la direction d’Air France-KLM souhaite grappiller des miettes. L’objectif à moyen terme pour le groupe est d’augmenter son trafic, ce qui veut dire plus d’avions, plus de passagers, plus de réservations mais avec de moins en moins de personnel au sol. Ce qui signifie plus de travail pour moins de salariés. Si le PDG d’Air France voulait perdre sa chemise il ne s’y prendrait pas autrement.