Près d’un demi-million, 425 000 pour être précis. C’est le nombre de travailleurs ayant participé à des débrayages de masse en 2018 et 2019, selon le bureau des statistiques du ministère du Travail américain qui comptabilise les grèves concernant plus d’un millier de personnes à la fois. Soit une très forte progression par rapport à l’année 2017 qui avait été l’une des plus basses depuis l’après-guerre, avec seulement 25 000 travailleurs en grève. Quatre grèves de masse ont marqué les États-Unis durant cette période : un dans le secteur de l’automobile et trois dans celui de l’éducation.
L’an dernier, 46 000 employés de General Motors ont cessé le travail pendant 40 jours pour obtenir des augmentations de salaires, notamment pour les nouveaux embauchés soumis à une grille salariale inférieure depuis le sauvetage de l’entreprise en 2009. Mais la grève de masse la plus importante a eu lieu en Caroline du Nord en 2018. Là, 92 700 enseignants des écoles publiques ont réclamé une augmentation du budget consacré à l’éducation après dix ans de coupes budgétaires. En Virginie-Occidentale, ce sont 36 400 enseignants qui ont cessé le travail pendant deux jours et obtenu le retrait d’un projet de financement public des écoles privées. En Californie, la grève de 33 000 enseignants pendant six jours a contraint la ville de Los Angeles à augmenter de 6 % le budget pour les écoles publiques et à réduire le nombre d’élèves par classe.
Si le bureau des statistiques du ministère du Travail enregistre un retour des grèves de masse, celles-ci n’égalent pas les grands mouvements de travailleurs du 20e siècle aux États-Unis. À titre de comparaison, l’année 1949 avait enregistré 2,5 millions de travailleurs en grève. Cependant, l’augmentation constatée ces deux dernières années marque une rupture dans un contexte où le taux de chômage est faible : 3,6 % de l’autre côté de l’Atlantique.
Publié par anti-K