On ne présente plus le site industriel emblématique de Florange. La fermeture, en 2013, des hauts fourneaux de l’usine aura été l’une des catastrophes sociales les plus importantes du quinquennat Hollande. L’entreprise a annoncé, le 10 février, son intention de fermer la cokerie du site. Le défrichement dans l’industrie lourde se poursuit et les travailleurs seront comme à chaque fois la variable d’ajustement de stratégies qui ont pour seule visée la rentabilité.
Crédit photo : JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP
Selon Mediapart, « ArcelorMittal a annoncé lundi lors d’un CSE la possible fermeture dès 2022-2023 de la cokerie du site de Florange (…). Depuis plusieurs mois, des rumeurs circulaient sur la fermeture de la cokerie du site, qui emploie 230 à 250 personnes. »
La fermeture des hauts fourneaux avait donné le ton du premier quinquennat de « gauche » depuis Mitterand. Alors que la crise n’en n’avait pas fini de faire des ravages, notamment dans l’industrie, les travailleurs de l’usine étaient sacrifiés sur l’autel des intérêts financiarisés du patron de l’acier, ArcelorMittal. La saga n’est visiblement pas finie puisque c’est une nouvelle usine du site qui risque de fermer ses portes dans un futur proche. La cokerie de Florange, qui produit du coke, c’est-à-dire de la houille naturelle raffinée pour servir de combustible dans les hauts fourneaux, est directement menacée par des réorganisations industrielles, dont l’objectif est de restaurer les marges de profitabilité du groupe. Mais à quel prix ?
D’aucuns parmi les grands dirigeants de l’entreprise se targuent de poursuivre avec cette fermeture d’usine, un objectif écologique et stratégique. Si le coke est bien responsable de fortes émissions de gaz à effet de serre et sa production extrêmement polluante, il ne faut pas se laisser berner par la poudre aux yeux des « stratèges » financiers et industriels du groupe. L’écologie n’est qu’un argument de façade. Aucune réorganisation site par site avec pour seul objectif le profit ne pourra aboutir à un véritable plan écologique sérieux. A l’échelle planétaire, l’industrie consomme et pollue de plus en plus, et ce malgré les « plans » affichés ici et là. Un plan industriel sérieux ne peut et ne doit être pensé qu’à grande échelle.
De l’extraction des matières premières jusqu’à l’utilisation des produits finis en passant par leur acheminement, c’est sur toutes ces étapes qu’il nous faut exercer notre contrôle en imposant le retrait du circuit marchand des matières premières et des produits de l’industrie lourde. L’efficacité industrielle ne peut se mesurer que socialement, de même que son impact écologique. Ce que cette nouvelle fermeture démontre une fois de plus, c’est qu’il nous faut nous libérer du chaos productif et de la main-mise du patronat et ce afin de faire valoir les intérêts de la société tout entière. C’est à cette condition que la modernisation industrielle et sa réorganisation dans le sens du respect de l’environnement trouveront un sens véritable.
Publié par REVOLUTION PERMANENTE