Nous relayons la traduction de la lettre émouvante d’un travailleur de la métallurgie de Minas Gerais, au Brésil, aux travailleurs français, où il explique la manière dont leur lutte a été une inspiration pour la classe ouvrière brésilienne.
Crédits photo : O Phil des Contrastes
Salutations combatives !
Bonjour, comment allez-vous camarades français.es ? A travers ces mots je cherche à vous montrer l’importance que prend pour nous la lutte du peuple français contre cette réforme des retraites désastreuse.
Comme vous devez le savoir, ici au Brésil, le gouvernement d’extrême droite de Bolsonaro nous a imposé différentes réformes patronales, qui nous retirent plusieurs de nos droits, mettant en place l’externalisation sans restriction de l’économie, ou la fin du droit à l’accident de parcours, entre autres.
Mais rien ne nous a frappés aussi fort que sa réforme des retraites destructrice, qui entrave notre droit à une retraite digne. Dans un pays où l’espérance de vie dans certaines régions est de 52 ans, le gouvernement a imposé un âge minimum de départ de 65 ans pour les hommes et 60 ans pour les femmes.
Et même pour quelqu’un qui réussirait à dépasser ce cap, il verra sa pension abaissée par différentes coupes et restrictions.
Dans les usines, les mines ou les hôpitaux, le scénario est encore plus sombre. Cette réforme détruit les régimes spéciaux. Avant nous partions à la retraite après 25 ans de travail sans âge limite. Maintenant, ce sera seulement à 60 ans, ce qui nous condamne à « mourir au travail », car ces tâches blessent, causent des maladies et rendent inaptes bien avant 60 ans.
Malheureusement ici nous n’avons pas connu un retour de la lutte, notamment à cause des syndicats et des grandes centrales qui n’ont pas préparé et lutté contre cette réforme mortelle.
Et aujourd’hui nous assistons à votre lutte, contre le même type de réforme et elle nous donne l’espoir qu’il est possible de renverser cette tragédie. Chaque exemple que vous nous donnez-nous emplit d’admiration et de fierté devant votre lutte, que ce soit contre le gouvernement, le patronat ou les bureaucraties syndicales.
Nous décidons donc ici de soutenir, même de loin, votre possible victoire, et souhaitons que cette flamme puisse mettre le feu dans le monde entier et répandre des victoires sur les cinq continents.
Bien à vous, H, travailleur dans la métallurgie à Minas Gerais au Brésil
Traduction : Nora Pardi
Publié par REVOLUTION PERMANENTE