Ce mardi 3 mars, dans la matinée, des agents des collectivités territoriales du Beauvaisis manifestaient sur la place Jeanne-Hachette, pour dénoncer leurs conditions de travail. Autour du slogan “plaisir de travailler, plaisir d’en perdre nos congés”, le syndicat CGT évoquait une problématique autour des heures supplémentaires et du temps de récupération avec des congés imposés (les détails dans L’Observateur de Beauvais du vendredi 6 mars).
Les agents, entourés de leurs camions stationnés sur la place Jeanne-Hachette, manifestaient dans le calme, pendant que Dominique Bécart, secrétaire du bureau CGT des territoriaux du Beauvaisis, se faisait la porte-parole des volontés des agents lors d’une réunion, avec le directeur général des services, en mairie.
Lorsque Dominique Bécart est redescendue place Jeanne-Hachette (les négociations n’étaient pas encore terminées, ndlr), elle a eu un échange avec la Police nationale, le policier lui rappelant « l’arrêté préfectoral qui interdit actuellement les rassemblements », à cause de l’épidémie de coronavirus qui frappe le département de l’Oise.
« Ce sont des gens qui travaillent ensemble, au lieu d’être aux services techniques, ils sont ici, il y a le même risque là-haut et ici », a répondu la secrétaire du bureau CGT.
« Ce n’est pas le moment de le faire aujourd’hui », a rétorqué l’agent de la Police nationale. « On aurait bien aimé mais la collectivité devait nous recevoir hier, ils ne nous ont pas reçus », selon Dominique Bécart.
La discussion a pris une autre tournure lorsque la Police nationale lui a rappelé la présence de la « vidéo ». « Les gens qui sont là sont facilement identifiables, tous les gens présents et identifiés font l’objet d’une verbalisation pour le non respect de l’arrêté préfectoral ».
Dominique Bécart dit ne pas en avoir eu connaissance. Au terme de cet échange, elle s’est adressée aux manifestants : « Ce que nous dit la police, c’est qu’on est sur un rassemblement illégal à cause d’une note de la préfecture, et que par conséquent, ils pourraient verbaliser chacun d’entre nous. Ce qu’on a le droit de faire, c’est de monter dans les camions et de circuler. Il faut qu’on dégage de la place, on peut monter dans les camions et faire le tour de la mairie. Ceux qui ne peuvent pas être dans les camions, vous marchez, mais pas en groupe ».
« À un mètre d’écart », ont ironisé les manifestants, au courant des conditions de sécurité pour ne pas être contaminés par le coronavirus.
«Si on ne gagne pas aujourd’hui, il faut pouvoir continuer, a repris plus sérieusement la secrétaire du bureau CGT des territoriaux du Beauvaisis, si on se paye des PV, si on se paye des gars en garde à vue, ça ne va pas nous avancer beaucoup ».
photo : trois membres du syndicat CGT des agents des collectivités territoriales du Beauvaisis.
Publié par CGT FACEBOOK COMPIEGNE