Lu dans le Monde: La SNCF travaille à un TGV totalement « autonome ». A l’horizon 2022-2023, sur certaines rames, la fonction du « conducteur » présent consistera à fermer les portes et à traiter les éventuels aléas.
Bon, c'était un article du 15 juin 2017 et le TGV Strasbourg-Paris n'avait pas déraillé à 270 km/h, ce jeudi 5 mars 2020 dans le petit jour.
"Le conducteur s'est comporté de manière admirable", a déclaré le patron de la SNCF Jean-Pierre Farandou, nouveau tueur en titre du rail public français. Et aucun média ne l'a interrogé sur les essais de la SNCF sans conducteur digne de ce nom dans la cabine de conduite.
Mais en ce jeudi 5 mars 2020, malgré sa gage thoracique enfoncée et des graves contusions multiples, le conducteur du TGV a actionné le freinage d'urgence de sa rame et émis en même temps le signal d'alerte radio qui stoppe immédiatement toutes les autres circulations ferroviaires.
Imaginez maintenant un TGV lancé à 270 km/h sans vrai conducteur à bord et qui déraille dans les mêmes conditions. Et sur la voie voisine un autre TGV qui déboulerait à plus grande vitesse...
Quant aux médias, qui couvrent docilement la casse de la SNCF à longueur d'antenne en privilégiant la concurrence privée, aucun n'a questionné le patron de la SNCF sur l'affaissement du talus sur les rails du TGV.
Pourtant, ils auraient dû s'interroger sur les moyens qui permettent de sécuriser les ouvrages en terre particulièrement sensibles en ce moment aux aléas climatiques et de contrôler l’état de la voie en temps réel. De plus, ce talus n'a pas été formé par dame Nature, mais construit artificiellement lors de la construction de la ligne à grande vitesse.
Roger Colombier, conducteur de train à la retraite, toujours syndiqué à la CGT-Cheminots.
Publié par Le Mantois et Partout ailleurs