Sitôt l'annonce du déclenchement du 49.3 terminé, une vidéo datant de 2016 a refait surface. On y voit Edouard Philippe, alors dans l'opposition, vilipendait le recours au 49.3 par le gouvernement Valls...
« Si le gouvernement a recours au 49.3, c’est à dire à un texte qui ne permet même pas aux députés de discuté du texte, la sanction automatique prévu par la Constitution, c’est évidemment le dépôt d’une motion de censure » ; « Le 49.3 n’a jamais été une arme destiné à museler l’opposition. C’est une arme destinée à museler la majorité » ; « Es-ce que vous voulez accepté lorsque vous êtes député de l’opposition, ce gouvernement qui est totalement débordé par les événements. Il est débordé par le dellitement de sa propre majorité. Il est débordé par la situation sécuritaire. Il est débordé par la crise sociale ». En 2016, Edouard Philippe n’avait pas de mot assez dur pour vilipendé le choix du gouvernement de l’époque, celui de Manuel Valls, d’avoir recours au 49.3 dans le cadre de la loi El Khomri. 4 ans plus tard, retour de manivelle pour le premier ministre en exercice, qui a hier soir eu recours lui aussi au 49.3, pour la réforme des retraites cette fois-ci, et ce justement alors que La République En Marche dispose d’une large majorité à l’Assemblée Nationale.
Bien évidemment, l’extrait a fait le tour des réseaux sociaux, mettant à nue l’hypocrisie du premier ministre et son opportunisme maladif. Après le mouvement des Gilets jaunes et ses nombreux blessés, après la répression féroce des grévistes et alors que le parti présidentiel dispose d’une large majorité à l’Assemblée, les critiques d’Edouard Philippe quant au recours au 49.3 du gouvernement Valls pourrait totalement s’appliqué... à son propre gouvernement. Pas de bol, en somme.
Surtout, cela démontre que le recours au 49.3 d’hier soir témoigne des faiblesses et de l’isolement du gouvernement, et ce alors que débute une crise sanitaire énorme avec la propagation du Coronavirus. Une manœuvre des plus nauséabonde. Dès lors, et après les premières réponses spontanées dans la rue ce 29 février au soir un peu partout en France, la question de la (re)construction du rapport de force à la base et par la grève devient encore plus urgente.
Publié par REVOLUTION PERMANENTE