Après des débuts chez Lutte ouvrière puis un transfert vers la Ligue communiste révolutionnaire devenue le NPA, Philippe Poutou, né en Seine-Saint-Denis il y a 53 ans, a tenté sa chance aux législatives en 2007, aux européennes en 2009 et aux régionales en 2010.
Ce furent ensuite deux candidatures à la présidentielle (1,15% des voix en 2012, 1,09% en 2017) et, entre les deux en 2014, sa première campagne municipale bordelaise (2,5%).
Il a renforcé sa notoriété lors de la campagne présidentielle 2017 avec des tirades accusatrices assénées à Marine Le Pen et François Fillon lors d’un débat télévisé.
“Bordeaux n’est pas qu’une ville de riche”
“Philippe” -c’est ainsi que tout le monde le hèle en manifestation- est un incontournable des rassemblements sociaux bordelais: Ford Blanquefort, bien sûr, dont il était le délégué CGT, mais aussi gilets jaunes, hôpital public, réforme des retraites, opposition au 49.3, décrocheurs de portraits de Macron, climat et, récemment, violences policières.
Chevelure grisonnante et front dégarni, sourire aux lèvres et regard espiègle, Poutou, presque toujours en jeans/tee-shirt, attire la sympathie au-delà des cercles syndicaux ou d’extrême gauche. “Même pour les gens de droite, je suis vu comme quelqu’un globalement de sympa”, s’amuse ce “grand lecteur” et “fan de foot”, même s’il n’assiste plus aux matches des Girondins.
Il a voulu, pendant la campagne, “faire entendre la colère sociale”, dénoncer une “bourgeoisie bordelaise dirigeante qui ne s’occupe pas des pauvres” et fédérer les mécontents de ce qu’il qualifie d’une “cogestion” droite-gauche de la ville. “Bordeaux n’est pas qu’une ville de riches, il y a de la misère sociale”, martèle-t-il, prônant des transports gratuits, la réquisition des bâtiments et logements vides…
Une parole antilibérale que l’ex-réparateur de machines-outils portera désormais à la mairie de Bordeaux, loin du fracas de l’usine et des manifs.