La crise sanitaire et économique a lourdement impacté les sociétés européennes. De grands noms ont dû réduire ou suspendre leur dividende. Mais quelques irréductibles résistent. Aujourd’hui: Unilever.
Le secteur des biens de consommation de base a, pour l'heure, peu souffert de la pandémie du coronavirus et de son impact sur l'activité économique. Certes, de grands groupes européens comme Danone BN-0,21% ont enregistré une baisse de leur chiffre d'affaires entre avril et juin. Mais rares sont ceux qui ont dû réduire leur dividende par peur pour leur trésorerie.
Prenons ainsi le cas d'Unilever UNA-0,59% . Si le groupe néerlando-britannique a acté un - léger - repli de ses ventes (-0,3%) pour la première fois depuis le troisième trimestre 2004, c'est - beaucoup - moins mauvais qu'attendu par les analystes (-4,3%). "Nous avons démontré la résilience de notre entreprise. Que ce soit dans notre portefeuille, dans la progression continue de l'excellence opérationnelle ou dans notre situation financière", souligne son CEO Alan Jope dans le rapport trimestriel publié le 23 juillet dernier.
Fort de ces résultats, la multinationale qui détient notamment les marques Ben & Jerry's, Dove, Lipton ou encore Signal a décidé de maintenir son dividende trimestriel à 0,4104 euro par action.
Elle n'a cependant pas donné de prévisions chiffrées pour l'ensemble de l'exercice en cours. Son CEO a seulement déclaré: "Notre objectif pour le reste de l'année continuera à être une croissance concurrentielle axée sur le volume, le profit absolu et la génération de trésorerie, car c'est le meilleur moyen de maximiser la valeur pour les actionnaires."
Une trésorerie suffisante
Qu'à cela ne tienne, la plupart des analystes parlent d'un soulagement à la lecture de ces résultats. Selon David Hayes de Société Générale, qui est passé à l'achat sur le titre, ces chiffres "devraient rassurer les investisseurs qui cherchent à se positionner sur une valeur défensive et qui a récemment sous-performé".
Peu s'inquiètent d'ailleurs pour le dividende. "Avec un cash flow libre de 2,9 milliards d'euros (en hausse de 1,3 milliard) et combiné à des cessions, Unilever a de quoi, selon nous, défendre pleinement son dividende pour l'année en cours", estime de son côté Deborah Aitken, senior industry analyst chez Bloomberg Intelligence. Elle rappelle qu'avec un rendement de 3,1% et un ratio de distribution de 75%, son dividende pour l'exercice 2019 (de 1,6416 euro par action, NDLR) se situe confortablement dans le top parmi ses pairs du secteur.
D'après les données compilées par Bloomberg, les analystes tablent en moyenne sur un dividende stable pour l'exercice actuel, avec un rendement légèrement supérieur compris entre 3,2% et 3,3%.
Publié par www.lecho.be