SYNDICAT CGT UNILEVER FRANCE HPCI

SYNDICAT CGT UNILEVER FRANCE HPCI

Syndicat CGT Unilever HPCI France

Publié le par Syndicat CGT Le Meux
Publié dans : #Notes d'information Cgt Unilever
Usine à l’arrêt, refus de
négocier les licenciements : les
grévistes de Toray montrent
l’exemple

 

Depuis le 18 octobre les salariés de Toray Carbon Fibers Europe (CFE) sont en en lutte pour le retrait du plan de « départs volontaires » concernant 29 salariés. La grève se durcit depuis 10 jours, l’usine de Lacq est à l’arrêt complet et une seule des cinq lignes de l’usine d’Abidos fonctionne. De par leur combativité et leur intransigeance dans la défense des conditions de vie et de travail des salariés, la grève des Toray est un exemple à suivre !

Aéronautique

Crédits photo : Radio France - Clémentine Vergnaud

Le 19 octobre, la direction du groupe Toray Carbon Fibers Europe (CFE) a présenté un plan de départs volontaires (PDV) accompagné d’un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) aux salariés des sites de Lacq et Abidos dans les Pyrénées Atlantiques. L’objectif du plan de départs consisterait à supprimer 29 emplois afin de passer de 412 salariés à 383 pour la fin mars 2021. Sans surprise, à l’image du reste du patronat de l’aéronautique la direction de Toray CFE (qui est un des premiers groupes mondiaux dans la production de fibre de carbone) se sert de l’argument des difficultés financières pour faire payer la crise aux salariés.
Les attaques de la direction ne sont cependant pas restées sans réponse. Depuis le 18 octobre où les salariés se sont mis en grève pour faire preuve de leur détermination avant le CSE qui se tenait le lendemain, les travailleurs de Toray maintiennent bras de fer contre le « plan de la honte » que cherche à imposer le groupe. Contre l’illusion, colportée par les directions syndicales et des élus politiques, des
« PSE dignes », leur revendication est claire, ils réclament le retrait pur et simple du plan de licenciements. Pour y parvenir, ce mercredi 4 novembre, à l’appel de la CGT et de FO à la grève illimitée, le mouvement s’est durci et élargi à la majorité des salariés : l’usine de Lacq est à l’arrêt complet (une première depuis sa fondation en 2014) et pour celle d’Abidos une seule des cinq lignes fonctionne.

La grève des travailleurs de Toray dénote par rapport à la situation dans le secteur et c’est une bouffée de combativté dans ce contexte de réaction politique et d’offensive patronale. La détermination et l’instransigeance dans la défense des conditions de vie et de travail des salariés contraste avec la passivité des directions syndicales qui restent l’arme au pied et coincées dans des tables de négociation pour choisir entre la peste et le choléra (APC ou PSE ? Licenciements secs ou suppressions d’emploi ? Etc..) et se plier, dans tous les cas, aux intérêts du patronat au détriment de celui des salariés.
La grève dure de Toray contraste avec le choix du « dialogue social » qu’ont fait de nombreuses équipes syndicales dernièrement face aux licenciements. Un choix de la confiance au patronat et au gouvernement qui s’est fait, comme chez
Bridgestone, au détriment de la confiance des salariés dans leurs propres forces, au détriment du temps nécessaire à la construction d’un rapport de forces et de toute forme de réaction à la hauteur des salariés. : « Nous y avons cru, raison pour laquelle le site est resté admirablement calme pendant deux mois, le gouvernement nous a apporté un projet, on l’a mis sur la table, on l’a regardé, on était prêt à l’accepter, il y avait des solutions cela tenait la route et Bridgestone l’ont balayé en 5 minutes », expliquait par exemple Denis Drouet (CGT Bridgestone). Les travailleurs de Toray, au contraire, ont esquivé le piège du « dialogue social , avec laquelle le patronat cherche à imposer ses propres règles du jeu, pour construire un rapport de forces là où il est effectif : dans la grève.

Mais l’exemplarité des travailleurs de Toray ne tient pas seulement au fait qu’ils refusent de « négocier le poids des chaînes » en refusant en bloc le plan de départ et le PSE, mais aussi dans le fait qu’ils n’ont pas accepté l’offensive patronale comme une fatalité liée à la crise économique. Les baisses de salaire et les suppressions d’emploi que les directions syndicales présentent souvent comme des sacrifices temporaires, ont été dénoncés comme ce qu’elles sont : des tentatives du patronat pour gonfler ses bénéfices au détriment des emplois, de la santé et de la sécurité des salariés.

Non seulement 13 postes ont déjà été supprimés au cours des deux dernières années, ce qui montre qu’ « en réalité, le plan a déjà commencé », comme l’affirme Sebastien Doré, délégué syndical CGT. Mais comme le rappel Timothée Esprit délègue CGT Toray, face à l’argument des difficultés financières qu’agite le patronat il faut toujours enquêter sur la comptabilité de l’entreprise et les bénéfices encaissés par le groupe lors des dernières années : « La crise elle est là, on ne peut pas le nier. Mais ce que nous on revendique c’est qu’on est face à de très très grands monopoles, qui ont des moyens financiers gigantesques, qui ont engrangé des millions via les travailleurs de ces entreprises. Mais ces millions-là ils sont où ? Ils sont où pour sauver les salariés de ces entreprises ? ».

Tel que le dénoncent ces salariés, le groupe Toray n’est pas en difficulté financière, il ne cherche qu’à assurer ses profits dans un contexte économique où la concurrence va devenir de plus en plus féroce y compris au moment où des possibilités de reprise vont s’ouvrir. Comme l’affirmait lui-même Jean-Marc Guilhempey PDG du groupe, « quand il y aura la reprise, il faudra qu’on puisse s’aligner sur les prix. Car à ce moment il y aura une concurrence effroyable ».

« Son objectif est de faire travailler moins d’ouvriers pour fabriquer la même quantité de fibre de carbone » rappelle Timothé Esprit. « Tout ça pour gagner en compétitivité, réduire ses coûts et augmenter ses bénéfices ». Donc non seulement 29 collègues sont menacés de perdre leur travail, mais ceux qui restent vont subir une augmentation de la charge de travail avec les risques et les dommages sur la santé physique et mentale que l’on sait : « aujourd’hui là où il y a un opérateur prêt à intervenir, demain il y aura une caméra qui elle n’interviendra pas en cas de départ de feu ou autre problème qui mettra la vie des salariés et des riverains en danger ». En effet les installations du groupe Toray CFE sont classées SEVESO (donc des installations industrielles dangereuses à l’image de Lubrizol) et un manque de personnel peut être cause de manque de réactivité en cas de départ d’incendie. Ce qui aurait des lourdes conséquences sur la vie des salariés, des riverains et sur l’environnement.

La direction, alors que les salariés ont décidé de relever la tête et de lutter pour avoir des conditions de travail et de vie dignes, peine à reprendre la main en essayant de faire revenir les salariés à la table de négociations et en agitant encore la peur de la délocalisation et des difficultés financières. En effet le PDG du groupe, dénonce la grève comme « une manque de responsabilité flagrant » à cause des pertes qui selon lui s’accumulent tout en attendant que les salariés reprennent raison et que le dialogue se renoue. Car pour le patronat un salarié responsable, c’est un salarié qui baisse la tête.

La grève exemplaire des travailleurs de Toray CFE, sa combativité et son intransigeance, rompent avec le climat d’atonie qui domine dans le secteur aéronautique dans ce moment très dur. Mais son exemple et ses enseignements, notamment si leur grève était victorieuse, pourraient marquer un changement dans la dynamique et l’état de esprit des travailleurs du secteur aéronautique et au-delà. Les soutenir en apportant à leur caisse de grève afin qu’ils puissent tenir dans la durée est un enjeu central pour la victoire !

L’équipe de la CGT Toray CFE, à l’initiative de la lutte, fait aussi partie du Collectif des Salariés de l’Aéronautique. Le 17 septembre, le jour de la première rencontre des salariés du secteur pour préparer une réponse unitaire aux attaques du patronat, les membres de la CGT Toray avait fait 4 heures de route pour se rendre à la bourse du travail de Toulouse et participer à la réunion. Cette réunion visait à construire une solidarité ouvrière dépassant les frontières de chaque usine pour préparer une réponse d’ensemble, la lutte exemplaire des Toray peut être l’occasion d’incarner le mot d’ordre du collectif des salariés : Si l’on touche à l’un d’entre nous, on touche à tous !

 

Publié par REVOLUTION PERMANENTE

Visiteurs

520655

 

Se syndiquer CGT ?

Certains diront « à être défendu », d’autres « à lutter tous ensemble ». En fait, les deux idées sont inséparables. Le syndicat sert à s’unir, à s’organiser et à agir collectivement pour se défendre dans la lutte des classes et conquérir de nouveaux droits.
Le syndicat d’entreprise est la base du syndicalisme, car situé au plus près du salarié. Il fonctionne avec les syndiqués qui proposent, orientent et décident de l’activité.

Archives

Articles récents

Hébergé par Overblog