Ce lundi, Farida C., infirmière violemment interpellée dans le cadre d’une manifestation de soignants en juin dernier, passait au tribunal. Un procès très politique contre une manifestante, accusée d’outrage et de violences volontaires pour avoir, sous le coup de la colère, fait des doigts d’honneur et jeté deux pierres sur des policiers dans le cadre d’une manifestation que ceux-ci avaient réprimé dans le gaz lacrymogène.
En dépit des mensonges éhontés proférés par les policiers dans le tribunal, ce procès aura été l’occasion pour la plaignante d’inscrire son procès dans la situation de détresse générale des soignants. Alors que ceux-ci portent depuis le début de l’épidémie le poids de la gestion sanitaire pro-patronale du gouvernement et d’années d’austérité dans l’hôpital public. « Les policiers représentaient ce que l’État a mis pour faire obstacle à nos revendications. Nous étions à trois mois du Covid. J’étais exténuée. J’étais fatiguée, pendant des mois, j’ai perdu la moitié de mes patients. Depuis mars, j’ai fermé des housses [mortuaires]. La frustration crée la colère. » a ainsi expliqué Farida C. lors de l’audience.
Ce mercredi, c’est Jérôme Rodrigues qui comparaissait devant la 17e chambre du Tribunal Correctionnel de Paris pour injures contre la police suite à une plainte de Gérald Darmanin après un tweet où la figure des Gilets jaunes comparait la police aux nazis. Le tweet de Jérôme Rodrigues répondait à une polémique lancée par le syndicat de police Synergie, qui l’avait menacé sur Twitter en le traitant de « fond de cuve » puis publié : « Nous avons suffisamment de place pour vous accueillir ! #GiletsJaunes #12septembre #Jesoutienslapolice #Police #FDO ».
Une plainte qui sonne comme une volonté claire de faire taire un opposant bien connu, alors que Gérald Darmanin avait lui-même osé comparer les Gilets jaunes de « peste brune », et une convocation si vide de sens que le Procureur lui-même, censé proposé la peine la plus lourde, a été contraint de proposer la relaxe ! Le délibéré sera rendu le 6 avril 2021.
A un jour d’intervalle, ce sont ainsi deux procès très politiques qui se sont tenus en Macronie. Entre mise à mort de l’hôpital public et répression violente contre les Gilets jaunes, Farida C. et Jérôme Rodrigues incarnent aujourd’hui deux figures de ce que le gouvernement Macron fait de pire, mais des figures qui relèvent à tête et se battent. Nous exigeons leur relaxe !
Publié par REVOLUTION PERMANENTE